Face aux défis démographiques, l'ONU appelle à respecter les droits des femmes
Le Fonds des Nations unies voit dans ce nouveau cap franchi par la population mondiale une étape qui représente des avancées historiques pour l'humanité dans les domaines de la médecine, de la science, de la santé, de l'agriculture et de l'éducation. Cette prise de position est conforme à celle adoptée par les Nations unies depuis longtemps sur ce sujet extrêmement sensible, presque tabou. La plupart des États confrontés à une explosion démographique considèrent en effet qu'il s'agit d'une question de souveraineté et n'acceptent aucune recommandation sur leur politique démographique. Le Fonds des Nations unies préfère donc parler d'une population mondiale qui se réorganise rapidement. Sa directrice, Natalia Kanem estime surtout que le monde devrait plutôt se préoccuper des difficultés des femmes à exercer leurs droits en matière de procréation.
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Alors que le cap symbolique des huit milliards d'habitants sur terre a été dépassé en novembre 2022, ce médecin de formation ajoute que la question n'est pas de savoir si la population est trop nombreuse , mais si chacun peut choisir le nombre de ses enfants et l'espacement des naissances. La réponse serait négative pour 44 % des femmmes, notamment par manque d'accès à la contraception. Enfin selon la directrice du fonds, il serait faux de croire que le réchauffement climatique est dû à la prolifération des êtres humains sur une planète aux ressources limitées.
Taux de fécondité en baisse, mais la population augmente toujours
D'après le Fonds des Nations unies, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité tous les pays ne voient pas leur population s'accroître. En clair certains États perdent des habitants et le classement des pays les plus peuplés est en train de changer. C'est vrai mais globalement la population mondiale continue de croître fortement et atteindra 10,5 milliards dans les années 2080. À plus brève échéance, parmi les nations dont le nombre d'habitants augmentera le plus d'ici un quart de siècle figurent l'Inde, le Nigeria et le Pakistan. Les pays ayant les taux de fécondité les plus élevés se trouvent tous en Afrique, les plus faibles souvent en Asie du Sud-est. D'ici 2050 l'Europe sera la seule région du monde qui pourrait connaître une diminution globale de sa population.
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