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États-Unis : après avoir provoqué un tollé, Joe Biden revient sur le nombre de réfugiés autorisés sur le sol américain

Aux États-Unis, la question des réfugiés a été la source d'une certaine cacophonie dans le camp Biden ces derniers jours alors que le président avait plutôt jusqu'à présent réalisé un sans faute.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président des États-Unis, Joe Biden, salue en montant à bord du Air Force One avant son départ de la base aérienne d'Andrews, dans le Maryland, le 3 mai 2021. (MANDEL NGAN / AFP)

Plan de relance, pandémie, une audace louée jusque sur nos rives pour remettre l'Amérique debout et voilà que les tergiversations sur le dossier des réfugiés viennent brouiller le message humaniste de la Maison Blanche. L'immigration est un sujet inflammable Outre-atlantique alors que des milliers de migrants se pressent à la frontière mexicaine.

Mais c'est sur un aspect a priori plus consensuel que Joe Biden a trébuché : celui des réfugiés, ces personnes vulnérables, en besoin de protection qui ont toujours, jusqu'à l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, pu trouver un havre aux États-Unis. Nous parlons de ceux qui fuient la guerre, les persécutions, les catastrophes naturelles. Des réfugiés reconnus comme tels et d'ailleurs choisis par les agences américaines dans les camps de l'ONU à l'étranger. Ils sont donc distincts de ceux qui viennent depuis l'Amérique latine en quête d'asile.

Colère du camp démocrate

Durant la campagne, le message était clair : Joe Biden président reviendrait sur le plafond de 15 000 réfugiés à peine admis chaque année en Amérique. Un plafond imposé par Donald Trump, "honteux" et "raciste" pour les démocrates. Joe Biden s'était engagé à le porter à 125 000 renouant ainsi avec l'ère Obama. Mais voilà qu'une fois en place à la Maison Blanche, l'actuel président américain n'y touche pas, il attend. Pire : mi-avril, il finit par signer un memorandum qui conserve ce plafond, au nom notamment de l'intérêt national.

Tollé immédiat dans les rangs de la majorité démocrate et particulièrement au sein de l'aile gauche. Au premier rang, l'une des vedettes de l'aile gauche : la députée Alexandria Ocasio-Cortez tweete contre une politique xénophobe et raciste alors que les Républicains se félicitent. "Biden a promis d'accueillir les immigrés, et les gens ont voté pour lui sur la base de cette promesse. Conserver les politiques xénophobes et racistes de l'administration Trump" est "tout simplement mal", a-t-elle protesté sur Twitter.

Il ne faut que quelques heures à la Maison Blanche pour comprendre l'étendue du désastre, Ce n'est que provisoire, le président aurait été mal compris. Confusion, cacophonie et finalement, après deux semaines d'atermoiements, Joe Biden relève ce plafond à 62 500 pour cette année. Il ne reflétait pas, dit-il, les valeurs de l'Amérique. L'aile gauche a donc obtenu satisfaction et ce n'est pas seul dossier sur lequel elle fera entendre sa voix.

Cette bataille en préfigure d'autres sur la réforme de la cour suprême, le salaire minimum, la gratuité de l'enseignement supérieur, les questions écologiques. Elle portera le fer, tout comme sur la régularisation de millions de sans papiers.

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