Espagne : la polémique continue d'enfler après le baiser forcé du président de la Fédération de football à une joueuse
Le président de la Fédération espagnole de football a embrassé de force une joueuse de l'équipe espagnole, après sa victoire dimanche 20 août au Mondial féminin. Les images tournent en boucle et la pression monte pour demander la démission du président de la Fédération.
Plusieurs ministres du gouvernement espagnol demandent ainsi le départ de Luis Rubiales, le président de la Fédération. Le Premier ministre s'est lui aussi exprimé pour la première fois depuis l'incident qui est devenu un sujet national. Pedro Sanchez se garde bien d'appeler directement à la démission du numéro 1 du foot espagnol mais c'est tout comme. Il lui met en tout cas une énorme pression pour un geste qu'il qualifie durement. "Nous avons assisté à un geste inacceptable. Je crois aussi que les excuses présentées par Monsieur Rubiales ne sont pas suffisantes. Je pense même qu’elles sont inappropriées et que Monsieur Rubiales doit aller plus loin pour clarifier ce que tout le monde a vu", a déclaré le Premier ministre.
Luis Rubiales s'excuse dans une vidéo
Tout le monde a vu ce baiser forcé, dans un moment de liesse, que la principale intéressée, numéro 10 sur le terrain, a expliqué ne pas avoir apprécié, tout en expliquant qu'il s'agissait d'"un geste mutuel totalement spontané en raison de l'immense joie que procure la victoire de la Coupe du monde".
De son côté, le président de la Fédération a présenté ses excuses. Luis Rubiales s'est exprimé dans une vidéo sur Internet pour rappeler le contexte dans lequel il a fait ce geste, c'est-à-dire la victoire, la liesse populaire. Dans cette vidéo, il s'excuse aussi pour ce geste inapproprié qui a choqué une partie des Espagnols. "Il y a une chose que je regrette, qui s’est produite entre moi et Jenni Hermoso, explique Luis Rubiales. Nous avons tous une relation magnifique mais j’ai sûrement fait une erreur, dans un moment de grande émotion et sans aucune mauvaise intention. Cela s’est passé de manière très spontanée mais cela a choqué à l’extérieur parce que, bien sûr, il y a des gens qui ont été blessés par mon geste. Je dois m’excuser. Je n’ai pas d’autre choix".
"Je dois en tirer les leçons. Lorsqu'on est président d’une fédération aussi importante, vous devez être plus prudent, surtout lors de ces grandes cérémonies"
Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole de footballdans une vidéo
Ces excuses de Luis Rubiales n'ont pas permis d'éteindre l'incendie, si bien que la Fédération royale espagnole de football a annoncé qu'en raison du "caractère d'urgence", elle tiendrait vendredi 25 août une assemblée générale extraordinaire consacrée à cet incident.
Ce baiser forcé est devenu une affaire politique, aussi parce qu'il tombe à un moment particulier dans le pays. Les Espagnols ont voté en juillet pour renouveler leur parlement, la droite et la gauche sont à égalité et la désignation du futur Premier ministre va se jouer dans les prochains jours. Or, cette polémique est "idéale" pour la gauche qui fait bloc autour du Premier ministre sortant Pedro Sanchez. L'Espagne fait en effet figure depuis de nombreuses années de pionnière dans la lutte contre le sexisme et les violences sexuelles et les socialistes se présentent même comme étant le parti des femmes.
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En face, la droite classique se retrouve divisée entre d'un côté, sa partie centriste plus ouverte aux avancées sociales dans le domaine et de l'autre, son allié de l'extrême droite Vox qui milite contre le féminisme et les luttes LGBT, avec l'envie de revisiter à la baisse toutes les avancées obtenues par les femmes depuis 20 ans en Espagne.
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