En Russie, la nébuleuse des milices privées
On estime à plus de 30 le nombre d'entreprises du même genre que Wagner en Russie. On les appelle les PMC, les private military companies. Les plus connues se nomment Convoy, Patriot, Redut, Enot ou encore Fakel. Elles sont nées il y a quelques années et ont connu un essor particulier à partir de 2014, c'est-à-dire au moment de l'annexion de la Crimée par la Russie.
Le groupe Wagner a été créé, lui, pour organiser des interventions en Syrie, avant de devenir le bras armé de la Russie en Afrique. On peut parler aussi du groupe Fakel, plus récent, qui appartient au géant de l'énergie Gazprom. Son but au départ est notamment de protéger les actifs du géant gazier, mais aussi d'aider l'armée russe dans sa guerre en Ukraine, où l'on estime que la Russie dispose de plus de 20 milices actuellement engagées dans la guerre.
Faire la guerre par procuration
Pour Moscou, il y a plusieurs avantages à promouvoir ce genre de milices privées plutôt que d'avoir recours à son armée. Le premier est financier : cela coûte moins cher de payer une milice plutôt qu'une armée régulière. Sans compter que la milice peut plus facilement mettre en place des accords financiers dans les pays où elle intervient. C'est le cas de Wagner qui se paye directement avec les richesses en Centrafrique ou encore au Mali.
Autre avantage : elles permettent aussi à la Russie d'être présente dans certains pays sans pour autant s'afficher directement. Elles permettent en quelque sorte de faire la guerre par procuration avec une impunité totale, car n'ayant pas existence légale ces sociétés font ce qu'elles veulent. Là encore, des exemples concrets existent, au Mali ou encore en Centrafrique où Wagner est accusé d'avoir commis des crimes de guerre.
Enfin, elles permettent à Poutine de les mettre en concurrence, et ainsi de renforcer son pouvoir.
Arme à double tranchant
C'est la raison pour laquelle Moscou a décidé de les rattacher plus fortement à l'armée : depuis juillet 2023, les milices sont obligées de signer des contrats avec le ministère russe de la Défense. La mort brutale de Prigojine sert, en l'occurrence, d'avertissement à ceux qui auraient des velléités d'indépendance. Enfin, il faut signaler que Wagner était un cas particulier, car toutes les milices n'ont ni sa taille ni sa puissance financière.
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