En Islande, les femmes appelées à la grève pour l'égalité salariale
L'Islande est numéro 1 mondial de l'égalité des sexes, mais l’égalité complète, on n’y est pas encore, disent les Islandaises. En effet, selon l’institut national des statistiques islandais, les femmes en Islande gagnent en moyenne 9% de moins que les hommes. Dans certains secteurs, comme ceux de la finance et de l'assurance, l'écart bondit même à 26%. Les femmes restent aussi surreprésentées dans des métiers mal payés, comme le nettoyage ou les soins. C'est pourquoi elles se sont lancées dans la grève avec le slogan : "Et vous appelez ça égalité ?" ("Kallarðu þetta jafnrétti").
Les femmes sont non seulement appelées à ne pas travailler mais également à cesser toutes activités domestiques, que ce soit la cuisine, le ménage ou encore la garde d'enfant. Pour cela, elles ont un exemple à suivre, la journée du 24 octobre 1975 et la grève des Islandaises. Ce jour-là, 90% des femmes disent stop et arrêtent tout. Le pays est en partie paralysé, des écoles ferment, dans les banques, les caissières ne viennent pas et leurs supérieurs, des hommes, doivent les remplacer. Enfin, les pères se retrouvent bien souvent contraints d’amener leurs enfants à leur travail.
Une journée de grève qui a marqué et transformé le pays.
Cinq ans plus tard, en 1980, le nouveau président de la République est une présidente. Vigdis Finnbogadottir est élue au suffrage universel direct, il s'agit là d'une première mondiale. Vigdis Finnbogadottir est une femme divorcée, mère célibataire et directrice de théâtre. Elle bat les trois hommes qui lui font face. Parmi ses électeurs, il y a des marins. "Ils ont presque tous voté pour moi, rremarque-t-elle. Ils savent très bien que la femme est extrêmement forte parce qu'ils sont absents de la maison pendant plusieurs mois parfois et c'est la femme qui s'occupe de tout !"
La grève de 1975 a joué un rôle clef dans son élection. Elle le sait. Et à 93 ans, elle reste aujourd'hui une source d’inspiration, y compris pour le Première ministre actuelle, une femme, Katrin Jakobsdottir. "Elle nous a ouvert la voie à toutes" Dit elle. D’ailleurs, Katrin Jakobsdottir fera grève elle aussi ce mardi, tout comme les personnes non binaires, qui sont appelées aussi à se joindre au mouvement, pour l’égalité salariale, mais aussi contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles.
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