Covid-19 : Les Chinois oublient le virus pour les vacances
La Chine est en vacances. C'est la première semaine de vacances depuis le début de la pandémie pour 1,3 milliard de Chinois. Ces congés sont considérés comme un baromètre pour l'économie locale.
En Chine on appelle cela la Golden Week, la "semaine dorée", une semaine de vacances, articulée autour des festivités de la fête nationale du 1er octobre. Une semaine de "vrai" break, pendant laquelle les Chinois partent en vacances, mais sont aussi invités à consommer le plus possible. Comme l'explique le New York Times, la Golden Week est en quelque sorte le baromètre annuel de l'état de l'économie chinoise.
Et ce baromètre est en train de passer au beau temps. Pendant cette semaine, les professionnels du tourisme en Chine estiment que plus d'un demi-milliard de voyages devraient être effectués. 97 millions de déplacements, ne serait-ce que pour le premier jour, ont été enregistrés. Mais cette année, alors que ces vacances sont d'ordinaire le moment où les Chinois qui en ont les moyens foncent à l'étranger, la pandémie est passée par là : les déplacements à l'extérieur du pays sont très limités et les Chinois voyagent désormais chez eux.
Les hôtels et les sites touristiques affichent complet
La Cité Interdite, qui a baissé sa jauge d'admission de 25 %, est prise d'assaut. Et on voyage même à Wuhan, le foyer d'origine du virus dont la tour panoramique est devenue un des monuments les plus visités du pays. On consomme sur place. On achète local. Ce début de "Golden Week", explique ainsi le New York Times, prouve une chose : la capacité de récupération rapide de l'économie chinoise. Malgré la faiblesse des exportations, un moteur majeur de la croissance, l’économie chinoise dans son ensemble a enregistré sa première expansion en deux trimestres entre avril et juin. Ceci s'explique en partie en raison d’un rebond de la production et des dépenses de consommation, en hausse de 3,2% par rapport à l’année précédente.
Le virus qui cause la maladie respiratoire Covid-19 a rendu malades plus de 85 000 personnes en Chine continentale et en a tué plus de 4 600. L’augmentation des nouvelles infections aurait culminé à la fin de février dans le pays. Les Chinois ont-ils pour autant le sentiment que l'épidémie est derrière eux ? Individuellement, difficile à dire. Mais c'est ce que les autorités chinoises, elles, entendent bien montrer.
Le masque n'est plus obligatoire partout à Pékin
Depuis le 15 août, la Chine se targue de n'avoir officiellement enregistré aucune contamination endogène. Les dix cas qui viennent d'être répertoriés sont tous des cas importés. La Chine interdit toujours l'entrée sur son territoire aux étrangers, à quelques exceptions près comme les résidents, qui sont soumis à des isolements extrêmement restrictifs. Mais dans le pays, les normes sanitaires ont commencé à s'assouplir. A Pékin, par exemple, le port du masque n'est plus obligatoire partout.
Après avoir été montrée du doigt pour sa stratégie de confinement très sévère puis son déconfinement relativement rapide avec reprise du travail dès février-mars, la Chine entend montrer qu'elle a eu la stratégie gagnante. Et dans le contexte, nourri par la guerre économique et politique féroce qu'elle entretient avec les États-Unis, l'annonce cette nuit de la contamination de Donald Trump au Covid-19 est un cadeau inespéré pour Pékin, qui saura évidemment l'exploiter politiquement.
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