Covid-19 : Emmanuel Macron est loin d'être le premier dirigeant touché par le virus
Le président français a été diagnostiqué positif au coronavirus jeudi, a annoncé l'Elysée. La liste est désormais longue des chefs d'État ou de gouvernement à être tombés malades, en particulier parmi ceux qui niaient au début l'existence du virus.
L'Elysée a annoncé que le chef de l'Etat français a été dianostiqué positif au Covid-19. Emmanuel Macron n'est pas le seul dirigeant à avoir été touché par le virus. Les deux cas les plus spectaculaires, les plus médiatisés, ont été ceux de Donald Trump et Boris Johnson. Deux cas qui laissent derrière eux des interrogations.
Des questions en suspens
Donald Trump, c’était donc en octobre, l'un des coups de théâtre de la campagne électorale. Mais l’affaire a été brève, seulement trois jours d’hospitalisation, à peine une semaine de ralentissement de ses activités, alors que le président américain présente plusieurs facteurs de risque : son âge, 74 ans, et son surpoids pour ne pas dire son obésité. Donald Trump s’est vu administrer un traitement expérimental et il est reparti en campagne "à fond la caisse". La rapidité de ce rétablissement a laissé beaucoup de gens dubitatifs.
Des questions, il y en a aussi en suspens sur le cas de Boris Johnson. Le Premier ministre britannique, qui est âgé de 56 ans, a été hospitalisé fin mars, trois nuits en soins intensifs. Et il a été sévèrement touché. Il a d’ailleurs remercié publiquement le personnel hospitalier. Depuis, son état de forme semble aléatoire, avec des hauts et des bas. Il a beau certifier avoir retrouvé tous ses moyens, il y a des doutes.
Bolsonaro victime de la "grippette"
Il y a plein d’autres cas. Citons d’abord deux autres dirigeants qui, comme Trump, ont longtemps nié le risque du virus : le président brésilien Jair Bolsonaro qui parlait de "grippette" avant de devenir lui-même malade en juillet. Il a été arrêté deux semaines, et affirme avoir guéri grâce à l’hydroxychloroquine. Il y a aussi le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui préconisait au printemps le sauna et la vodka pour combattre l’épidémie. Tombé malade lui aussi en juillet, juste avant d’être réélu dans des conditions extrêmement controversées.
Ajoutons à cette liste le président algérien Abdelmajid Tebboune qui est toujours hospitalisé en Allemagne depuis deux mois et commence à peine à aller mieux. Et aussi les présidents polonais, hondurien, bolivien, guatémaltèque, les premiers ministres arménien, russe, kosovar, et quelques figures royales : le prince Albert de Monaco, 62 ans, et le prince Charles, 71 ans, tous deux parmi les premiers touchés au mois de mars. Avec des formes légères. Au total, ça finit par faire pas mal de monde. Sans compter ceux dont on ignore la maladie. Il y en a certainement, vu que dans certains pays totalitaires, la santé du chef est classée "confidentiel défense".
Deux morts en Afrique
Il y a aussi deux cas de décès en Afrique, un cas avéré et un cas probable. Le cas avéré est très récent. Il s'agit d'Ambrose Dlamini. Peu connu en Occident. Il est mort lundi 14 décembre. Assez jeune, 52 ans, il était le Premier ministre du petit royaume d'Eswatini, l’ex-Swaziland, 1 million d’habitants, la taille de deux départements français, au nord-est de l’Afrique du Sud. Le cas probable, c’est l'ancien président du Burundi, en Afrique Centrale, dans la région des Grands Lacs. Pierre Nkurunziza, 55 ans, est mort en juin dernier, officiellement d’une crise cardiaque mais le soupçon est très élevé qu’il ait succombé au virus. Un virus dont les autorités burundaises, elles aussi, ont longtemps nié l’existence.
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