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Aux États-unis, la grève chez General Motors entre dans sa 4e semaine

Depuis le 16 septembre, le constructeur automobile est paralysé par la grève. Un conflit passé jusqu’à présent relativement inaperçu, mais l’impact économique et politique commence à se faire sentir.  

Article rédigé par franceinfo
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General Motors fait face au plus grand conflit social de l'histoire de l'industrie automobile depuis un demi-siècle. Ici, des grévistes défilent devant General Motors à Detroit (Michigan), le 22 septembre 2019. (JEFF KOWALSKY / AFP)

Lundi 7 octobre est le 22e jour de grève chez General Motors. Autrement dit, le conflit est entré dans sa quatrième semaine et devient le plus important du genre dans l’industrie automobile américaine depuis un demi-siècle, depuis 1970 ! Les 34 usines de General Motors sont à l’arrêt. Et par effet de domino, d’autres usines sont au chômage technique au Mexique et au Canada car les pièces n’arrivent plus des États-Unis. Et le coût commence à devenir faramineux : il dépasse le milliard de dollars pour le célèbre constructeur automobile.

Le syndicat UAW, Union Auto Workers, tient ses troupes, avec notamment une caisse de grève qui attribue à chaque famille 250 dollars par semaine. Les négociations ont failli aboutir samedi, mais elles ont capoté à nouveau dimanche. Et le climat est désormais très tendu. Le syndicat a déclaré que la direction n’avait pas eu "la décence minimale d’examiner ses propositions".

Aux États-Unis, on commence à évoquer le spectre de la grande grève mythique de 1936 : 44 jours de grève.  

Le grand retard américain sur la voiture électrique

Le conflit porte sur plein de choses. Les syndicats réclament une hausse des salaires des ouvriers les plus jeunes, une limitation du recours au travail temporaire, et une amélioration de la couverture santé. Sur ces trois points, ils obtenu gain de cause dans les négociations. Mais deux autres sujets majeurs restent en suspens : le montant des retraites et surtout la relocalisation aux États-Unis des chaînes de montage transférées au Mexique. Ces derniers mois, plusieurs usines ont fermé dans les États de l’Ohio, du Maryland et du Michigan. Le syndicat UAW demande leur réouverture. À l’arrière-plan, l’enjeu central c’est la conversion de l’industrie automobile américaine à la voiture électrique. L’évolution semble irréversible : d’ici 10 ans, les ventes de voitures électriques vont sans doute dépasser celles de véhicules à énergie fossile. Et les géants américains, General Motors et aussi Ford et Chrysler, ont beaucoup de retard sur ce terrain vis-à-vis de leurs concurrents asiatiques et européens.  

Un impact sur la croissance du pays

L'impact politique du conflit reste encore difficile à évaluer. Au début, c’est plutôt Donald Trump qui a profité du conflit parce qu’il est favorable, lui, à la relocalisation des usines sur le sol américain. C’est son slogan America First [l'Amérique d'abord]. Sur ce sujet, il est donc d’accord avec les grévistes, contre la direction de General Motors. Mais la durée du conflit pourrait commencer à se répercuter sur la croissance américaine. Et elle confirme le sentiment que la grogne sociale monte dans certains secteurs du pays. Ajoutons que les candidats démocrates en campagne commencent à surfer sur le sujet, notamment Elizabeth Warren et Bernie Sanders. Et tous rappellent que General Motors a été sauvée de la faillite en 2009 par qui ? Par l’administration Obama.

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