Arabie saoudite : Riyad modifie ses livres scolaires trop anti-israéliens
L’Institut for Monitoring peace and cultural tolerance in school education (Impact-se), un think-tank israélien, vient de publier une étude sur le contenu des livres scolaires édités en Arabie saoudite pour l'année 2022-2023.
Les descriptions négatives supprimées
Il en ressort que presque tous les exemples décrivant les juifs et les chrétiens de manière négative ont été supprimés dans les nouveaux manuels, notamment les allégations selon lesquelles les juifs et les chrétiens sont des ennemis de l'Islam. Les notions de paix et de tolérance sont désormais plus valorisées dans les livres des écoliers du royaume.
Même si l'acceptation de l'Etat d'Israël n'est pas totale - sur les cartes géographiques saoudiennes il n'est toujours pas nommément indiqué -, le rapport constate malgré tout que les références à "l'ennemi israélien" ou à "l'ennemi sioniste" ont été remplacées par "l'occupation israélienne" ou "l'armée d'occupation israélienne".
Il s'agit de petits progrès, note le rapport, mais qui sont significatifs. Après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, l'Arabie saoudite avait subi de fortes pression pour modifier les programmes et les manuels scolaires, notamment pour supprimer les contenus radicaux.
Faut-il y voir une éventuelle normalisation israélo-saoudienne ? Ces modifications des manuels scolaires est un signe supplémentaire d'ouverture, qui vise sans doute à préparer l'opinion publique saoudienne à une reconnaissance officielle de l'Etat hébreu dans le futur. L'Arabie saoudite autorise déjà depuis un an les avions de ligne israéliens à survoler l'espace aérien du royaume.
Ce n'est pas encore le temps de la normalisation
Néanmoins, le temps de la normalisation n'est pas encore venu. L'Arabie n'a pas signé les Accords d'Abraham entre Israël, les Emirats arabes unis, et Bahreïn, même si elle ne s'y est pas opposée. On sait qu'il y a des pressions américaines sur le royaume pour franchir ce pas historique, Benjamin Netanyahou en rêve la nuit...
Mais pour l'heure, les Saoudiens posent leur condition : tant qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien reconnu par Israël, il n'y aura pas de traité de paix israélo-saoudien. En plus, le royaume est le gardien des lieux saints de l'Islam, La Mecque et Médine, et ne veut pas apparaitre comme ayant bradé la cause palestinienne aux yeux des musulmans du monde entier.
Et l'exemple des accords d'Abraham ne plaide pas dans ce sens : la normalisation diplomatique et économique entre les Emirats, Bahreïn et Israël devait s'accompagner de progrès sur le dossier palestinien. Or, c'est tout le contraire qui s'est produit ! La colonisation des Territoires occupés s'est envolée, le gouvernement israélien multipliant les annonces de nouvelles implantations en Cisjordanie.
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