Algérie : après la fin des "émeutes de la soif", certaines populations restent sous la menace d'une pénurie d'eau potable

Le gouvernement algérien est parvenu à éteindre les "émeutes de la soif", mais les habitants de la ville de Tiaret, au sud-ouest d'Alger, restent confrontés à un climat de chaleur extrême.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme boit de l'eau, dans les rues d'Alger lors d'une vague de chaleur en juillet 2023. (photo d'illustration). (BILLEL BENSALEM / APP / MAXPPP)

Des mesures d'urgence ont été prises par le gouvernement algérien pour approvisionner les populations de la région de Tiaret, mais rien ne dit qu'elles seront suffisantes, car il est possible qu'il soit de nouveau confronté aux "émeutes de la soif". Ce sont des manifestations violentes pour dénoncer l'inertie des pouvoirs publics, alors que les habitants de Tiaret ont dû faire face, pendant plusieurs semaines, à une pénurie d'eau potable.

Les images d'enfants, penchés sous un camion-citerne, espérant qu'une goutte d'eau se détache du robinet et la colère des populations ont fini par mettre au pied du mur les pouvoirs publics à Alger. Le président Tebboune est lui-même intervenu en fixant la date de l'Aïd-el-Kébir, le 16 juin 2024, pour approvisionner les habitants de Tiaret.

Le ministre de l'hydraulique, Taha Derbal, s'est même déplacé pour présenter ses excuses, bien conscient, que la région était au bord de la catastrophe sanitaire. "Il est impossible pour les citoyens de vivre dans de telles conditions. Si Dieu le veut, nous pourrons approvisionner les habitants avec 10 000 mètres cubes d'eau, en plus des puits auxquels les services algériens sont connectés pour la distribution, a-t-il décrit. À l'heure actuelle, trois puits sont opérationnels, mais je ne suis pas sûr que cela suffise pour calmer les discussions. Pourtant, nous avons besoin de calmer pour régler les problèmes et faire taire les critiques."

Des mesures précaires

À la veille de l'Aïd-el-Kébir, des barricades étaient encore dressées dans la banlieue de Tiaret et la situation était encore tendue. On peut parler aujourd'hui d'un retour au calme, mais il reste très précaire et le gouvernement algérien est confronté à un problème plus profond.

Même si l'arrivée des camions-citernes et les connexions à des puits forés, en seulement 48 heures, ont démontré l'efficacité des autorités, tout cela ressemble plus à un pansement sur une jambe de bois. Autour de Tiaret, les trois barrages d'alimentation ne disposent plus que de 20% de leurs réserves et depuis des années, la sécheresse empêche les nappes phréatiques de se recharger à cause d'un climat de chaleur extrême.

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