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Brésil : les immigrés haïtiens embauchés sur les chantiers du Mondial

Depuis le tremblement de terre de 2010, les Haïtiens sont nombreux à fuir leur pays. Le Brésil est devenu leur nouvel eldorado économique : avec les nombreux chantiers du Mondial, le géant sud-américain manque cruellement de main d’œuvre.
Article rédigé par Elodie Touchard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Maxppp - Des hommes au travail sur le chantier du stade Arena da Baixada, à Curitiba, ville-hôte du Mondial.)

Dans le quartier de Santa Felicidade, au pied de l’église, la Pastorale des migrants ne désemplit pas. Tandis qu’une bénévole aide un Haïtien à remplir un formulaire en portugais, d’autres patientent dans la salle d’attente.  Après le tremblement de terre de 2010 qui a ravagé Haïti, les migrants sont nombreux à venir chercher du travail au Brésil. Et le pays les accueille à bras ouvert : avec les travaux pharaoniques de la Coupe du monde de foot, la main d’œuvre est bienvenue.

Dans les villes-hôte du Mondial, comme ici à Curitiba, ils en arrivent plusieurs dizaines par jour, raconte l’infirmière de la Pastorale, Elizete Sant’Anna. Le quartier a même été rebaptisé "le petit Haïti " :

"Certains n’ont aucune qualification, d’autres sont diplômés du 3ème cycle. Il y a une grande diversité. Beaucoup sont en train de finir les travaux de la Coupe, comme le stade."

Attirés par ces opportunités de travail, la plupart a d’abord immigré illégalement, au lendemain du séisme. Mais face à l’arrivée massive de ces nouveaux clandestins, le Brésil a préféré les régulariser et concéder 1.000 visas humanitaires par mois aux nouveaux arrivants. La majorité a donc aujourd’hui un droit de séjour et de travail, comme Arnold, 33 ans. Il a été maître d’œuvre, sur le chantier du stade du Mondial.

Sept employeurs sur dix ont du mal à recruter

L’économie brésilienne est en pénurie de main-d’œuvre : l’éducation, insuffisante, n’a pas suivi le rythme de la croissance. Aujourd’hui sept employeurs sur dix assurent avoir du mal à recruter. C’était le cas de Rachid Couri, co-directeur des restaurants Karina à Curitiba. La pénurie, selon lui, ne touche pas seulement le secteur de la restauration, mais aussi "l’industrie, la construction, les transports, les technologies ". L’arrivée des Haïtiens a permis de "soulager " ce manque :

"Avant on passait toujours l’année avec 30 ou 40 postes à pourvoir. Maintenant, on en emploie une trentaine sur 280 salariés. Et ils ont même souvent deux emplois ! Dans la journée, ils travaillent dans la construction civile"

Dans la ville et ses environs, il y aurait 2.500 Haïtiens. Pour environ 22.000 dans tout le pays.

 

 

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