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Livraisons du Père Noël

On est en plein déballage des cadeaux de Noël… Mais pour les trouver, de plus en plus d’acheteurs boudent les magasins et leur préfèrent internet. La conséquence est l’augmentation sensible des livraisons, un casse-tête pour les opérateurs et le stationnement en ville.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
  (© gerard feldzer)

Rien que pour les diners de réveillons et du jour de l’an, c’est 100 kilos de foie gras, 700 kilos de dindes et autant de chocolats qui sont commandés chaque minute par les 35 millions de Français qui achètent sur internet.

 Pour le reste, rien que sur Amazon, un des leaders dans ce domaine, c’est un million de produits dont 200.000 jouets commandés chaque jour avant les fêtes, et cela a des conséquences sur les livraisons et les moyens de transports.

 

Ainsi en Décembre tout le monde est sur le pont, Julien Ducoup, Directeur général du hub de Fedex à Roissy Charles de Gaulle, explique qu’au niveau mondial, 50.000 emplois saisonniers sont créés pendant cette période pour absorber les pics de livraisons. De plus, tous les cadres, ingénieurs ou commerciaux sont mobilisés pour prêter main forte au tri des colis.

 

 Y compris pour La Poste puisqu’elle envoie chaque jour pendant le mois de décembre plus de deux millions de colis, au lieu d’un seul habituellement. Xavier Mallet, directeur général de Colissimo, l’opérateur interne colis de La Poste, spécialiste de la livraison rapide à domicile explique que là aussi tout le monde est sur le pont, et que les facteurs se transforment en lutins pour que tous les colis soient au pied du sapin le soir du 24 Décembre.

A propos de lutins, il existe un secrétariat du Père Noël, c’est une vielle tradition de La Poste qui date de 1962, ce secrétariat est chargé de lire les millions de lettres adressées gratuitement au Père Noël et les 200.000 mails. Une soixantaine de personnes sont dirigées par Sarah Poquet, le bras droit du Père Noël. Les secrétaires sous sa responsabilité ont commencé à ouvrir les lettres le mardi 17 novembre, auxquelles La Poste ensuite répond gratuitement. Reste l’existence du Père Noël …Pour les Pères-Noëllo-sceptiques, j’ai tenté une explication scientifique que vous trouverez en annexe*

 

La séquence insolite : la livraison par drones

 

Lancée par Amazon et Google, ces drones sont limités pour l’instant  à des zones non urbaines, et enfin, et c’est dans l’air du temps, il existe de plus en plus de sites de co-voiturage pour colis, ou si vous préférez du co-transportage : en gros ne partez pas le coffre vide.

 Annexe

Voici les résultats d’une enquête très sérieuse et scientifique sur l’existence du Père Noël.

Commençons par une mauvaise nouvelle. Le traîneau du Père Noël est soi-disant tiré par des rennes volants. Après d’intenses recherches, on a malheureusement trouvé aucune espèce de rennes connue à ce jour sachant voler. Mais il y a encore des raisons d’espérer, si on pense qu’il y a 300.000 espèces d’organismes vivants qui ne sont pas encore classées, rien ne permet d’exclure complètement l’existence de rennes volants que le Père Noël est cependant le seul à avoir vus.

 Passons à la charge de travail du Père Noël. Il y a environ 2 milliards d’enfants dans le monde. Puisque le Père Noël ne s’occupe pas des enfants musulmans, hindous, juifs et bouddhistes, cela réduit la charge de travail à 378 millions. Avec une moyenne de 3,5 enfants par foyer, cela nous donne à peu près 91,8 millions de foyers. Bien entendu, on suppose qu’il y a au minimum un enfant sage dans chaque maison.

Le Père Noël a au moins 31 heures de travail pendant la nuit de Noël, à cause des différents fuseaux horaires et de la rotation de la terre, et en supposant qu’il voyage d’Est en Ouest. Cela nous amène à 822,6 visites par seconde ; c’est-à-dire que pour chaque foyer chrétien avec des enfants sages, le Père Noël a un millième de seconde pour se garer, sauter hors du traîneau, dégringoler par la cheminée, remplir les chaussettes de jouets, placer le reste des cadeaux sous le sapin, manger les quelques restes du repas qui traînent, remonter dans la cheminée, remonter dans le traîneau et passer à la maison suivante.

En supposant que chacun de ces 91,8 millions d’arrêts sont équitablement répartis sur la surface du globe, cela nous fait un voyage total de 121,5 millions de kilomètres, sans compter les arrêts pour faire ce que la plupart d’entre nous doivent faire au moins une fois toutes les 31 heures. Cela veut dire que le traîneau du Père Noël se déplace à une vitesse moyenne de 1.089 kilomètres par seconde, soit 3.630 fois la vitesse du son.

A titre de comparaison, le véhicule terrestre le plus rapide jamais construit atteint un misérable 44 kilomètres par seconde et un renne conventionnel, donc non-volant à priori, plafonne à 24 kilomètres par heure. La charge pesant sur le traîneau est un autre élément intéressant de l’enquête. En supposant que chaque enfant reçoit en tout et pour tout un jeu de Lego de taille moyenne (poids d’un kilo), le traîneau transporte alors environ 378.000 tonnes, sans parler du Père Noël qu’on a toujours décrit comme étant ostensiblement obèse. Sur terre, un renne conventionnel ne peut pas tirer plus de 150 kilos, il faut en fait 252.000 rennes ! Un renne pesant en moyenne 75 kilos, on arrive à une charge totale de 396.000 tonnes sans compter le traîneau !

Finalement, 396.000 tonnes se déplaçant à 1.089  kilomètres par seconde provoquent une énorme résistance de l’air, les rennes sont en fait élevés à la même température qu’une navette spatiale rentrant dans l’atmosphère terrestre. Tous les rennes sont donc entièrement pulvérisés en moins de 4 millièmes de seconde.

Le Père Noël, entre-temps, est soumis à une force centrifuge égale à 17.500 fois la gravité terrestre. Un Père Noël de 130 kilos (poids, répétons-le, ridiculement sous-estimé) serait cloué au fond de son traîneau par environ 2,275 tonnes de pression...

Conclusion de l’enquête : les technologies actuelles ne nous permettent pas d'affirmer que le Père Noel puisse accomplir sa mission sans être désintégré. Mais après tout, comme disait Einstein, "l'imagination est plus importante que le savoir ".

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