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Le juste prix de la pollution routière

La France, et particulièrement l’Ile de France, connaît depuis quelques semaines des pics de pollution entrainant des restrictions de circulation, sources de polémique entre la ville de Paris et le ministère de l’Écologie. Comment mesure-t-on cette pollution et quel est son coût, on vous dit tout !
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Flickr/CC/Falcon_33)

Le smog, contraction de "smoke", fumée et "fog" brouillard, est un mélange de polluants en suspension dans l’atmosphère qui lui donne une couleur jaune brun. Et ce smog qui contient de l’ozone, des particules, du monoxyde de carbone et de l’oxyde d’azote provoque des troubles cardiaques ou respiratoires.

En raison notamment du parc automobile français qui fonctionne à 70% au diesel. Jean-Félix Bernard, le président d’Airparif, une association en charge de la surveillance de la qualité de l’air, observe deux types de pollution, "Il y a la pollution de fond, celle de tous les jours sur laquelle il faut absolument faire baisser les niveaux et il y a également les pics de pollution qui interviennent surtout quand il n’y a pas de vent car les polluants s’accumulent. C’est comme si on mettait des gouttes d’encre dans un bol de lait, la pollution ne se dissipe pas ".

Il est donc nécessaire d’anticiper les pics de pollution afin de prendre des mesures adaptées. Les prévisions sont faites par Météo France et Airparif afin de déclencher les alertes en amont. "A Airparif et Météo France, nous arrivons à faire des prévisions sur une journée ou deux. Au delà c’est difficile même si c’est absolument nécessaire parce qu’il faut pouvoir agir en amont si on veut être efficace " affirme Jean-Félix Bernard. 

Et il est vrai que les prévisions d’une ou deux journées sont à peine suffisantes. Car si la mairie de Paris décide par exemple de mettre en place la circulation alternée, cela nécessite, entre autres, une mobilisation des forces de l’ordre ainsi que des opérateurs de transports dont la gratuité nécessite des moyens supplémentaires et des places de parkings, si possible gratuites, aux abords des gares. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la ville de Paris réclame actuellement un déclenchement automatique de la circulation alternée, à partir d’un certain seuil de pollution, sans autorisation préalable de la Préfecture.

Offrir les transports en commun en cas de pics de pollution est une mesure de dissuasion. Mais elle représente un réel coût, plusieurs millions d’euros par jour. Un chiffre énorme qui est toutefois à relativiser par rapport au coût que représente cette pollution pour notre santé. "Il ne faut absolument pas minimiser l’impact de la pollution. La pollution aux particules a des effets sur la santé qui ne sont pas négligeables. L’Organisation Mondiale de la Santé parle d’ailleurs de dizaines de milliers de cas de surmortalité dans un pays comme la France " explique Pierre Serne, vice-président de la région Ile-de-France en charge des transports.

Dans la séquence insolite de cette semaine, on vous emmène faire un voyage dans le ballon dirigeable qui s’élève tous les jours au-dessus de Paris. Un grand ballon bleu qui fait la joie des touristes et qui permet également de mesurer la qualité de l’air de la capitale, "On a développé un ballon qui mesure la quantité de particules fines dans l’air. Pour cela, on a un petit laser qui pompe de l’air et qui mesure grâce à un système de diffraction de la lumière le nombre de particules fines que vous respirez. A 150 mètres de haut nous avons une belle visibilité mais les jours de grande pollution, il y a un nuage orangé qui se forme au-dessus de Paris " explique Jérome Giacomoni, co-fondateur d’Aérophile.

Ecouter l'interview complète de Jérôme Giacomoni
  (© aerophile)

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Rédaction en collaboration avec Charlotte Peyronnet.

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