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La sûreté dans les transports

Une semaine après l’attentat manqué dans le Thalys, les ministres européens de l’Intérieur et des transports se réunissent, pour tenter d’appliquer des actions anticipatrices et coordonnées face aux menaces d’attentats, notamment dans les transports, qu'ils soient ferroviaires, aériens ou maritimes.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© reuter)

Car depuis l’attentat du 11 septembre où l’on a vu que l’avion pouvait être utilisé comme une arme destructrice, des mesures radicales ont été prises. Ainsi toute la chaine logistique, a été revue de fond en comble, les personnels sont badgés, identifiés, l’accès aux zones réservées est strictement contrôlé. Les personnels autour de l’avion, du bagagiste au mécanicien, en passant par les services de nettoyage sont-ils formés, sensibilisés aux menaces.

Le passager pourra bientôt être identifié sans s’arrêter de marcher avec une lecture de ses empreintes digitales sans contact (efficace contre les épidémies), l’analyse de l’iris et la photo, le tout en moins de 3 secondes ! La question est alors : Est-il possible de reproduire cette technologie pour le ferroviaire ?

 

Guillaume Pepy, le patron de la SNCF fait remarquer : "Il y a 20 fois plus de trafic dans le ferroviaire, ce qui veut dire 20 fois plus de moyens ! " Il est vrai qu’avec 15.000 trains chaque jour, et 2 milliards de passagers par an, rien qu’en France, cela demanderait  des investissements considérables, un aménagement des gares titanesque, et un temps d’attente insupportable pour les voyageurs, ne serait-ce que pour scanner les bagages par exemple.

 

Alors on le fait pour certaines lignes, comme l’Eurostar par exemple, car la Grande-Bretagne est hors espace Schengen, et le tunnel sous la manche est critique. Les espagnols, qui avaient subi des attentats en gare de Madrid avec 200 morts le font aussi pour les TGV.

Il y a aussi et surtout les surveillances accrues comme en ce moment avec les "plans Vigipirate alerte attentat". Mais rien que pour les 10 000 militaires qui y sont déployés, cela coûte un million d’euros par jour, nous révèle le ministre Jean Yves le Drian … A-t-on les moyens d’en faire plus ? C’est une vraie question.

 

Il n’est pas sûr qu’on puisse demander le même effort pour les usagers du train. Les attaques dans les trains, ou sur les routes, ont toujours existé, cela a même commencé par les attaques de diligences très fréquentes, mais ce qui a changé, c’est qu’aujourd’hui on veut tuer pour des raisons politiques, ou idéologiques, en se servant des moyens de transports comme des armes.

Insolite ou improbable... J'effectuais un vol Boston-Paris en tant que commandant de bord, et comme tous les passagers, bien qu’en uniforme et badgés, nous passions la sécurité, un agent me confisque alors un minuscule tournevis pour ajuster mes lunettes, je lui signale alors que dans mon cockpit j’avais à ma disposition une hache qui fait partie des équipements de sécurité à bord. A peine avais-je finis ma phrase que je me suis retrouvé plaqué au sol, considéré comme un dangereux terroriste…Comme quoi, il ne faut pas plaisanter …

 

Mon coup de cœur va à tous ceux qu’on appelle ces héros anonymes

Ceux qui ont le courage de s’interposer, pour défendre des passagers agressés physiquement et même verbalement. C’est ce qu’on appelle la solidarité, et la responsabilité : ce sont les seules armes vraiment efficaces contre la délinquance et la violence dans les transports, et cela devrait s’apprendre dès l’école primaire !

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