Cet article date de plus d'onze ans.

La simulation indispensable à l'apprentissage de la conduite

A l'occasion du 8e mondial de la simulation qui a lieu ce week-end au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, Gérard FELDZER nous explique que le virtuel peut souvent rejoindre le réel.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (©)

 Depuis bien longtemps les
pilotes de ligne passent leur qualification uniquement et obligatoirement sur
simulateur, car on peut scénariser toutes les pannes possibles sur tous les
terrains du monde avec des situations météos
extrêmes. Tout ce qu'on ne pourrait pas faire en vol réel. La qualité et la
sécurité s'en trouvent considérablement renforcées, puisque le transport aérien est l'un des plus sûrs du monde.

Et c'est tellement
réaliste, que ces simulateurs servent de thérapie aux passagers qui ont une peur maladive de
l'avion. Marie Claude Dentan , ex-responsable des stages anti-stress à Air France
a pu "guérir " ainsi plus de 3.000 passagers en souffrance.

Psychologue de formation,
elle nous explique comment déterminer les blocages et adapter la séance en
simulateur en fonction des peurs : les bruits
inhabituels, les turbulences, le manque de confiance dans les pilotes, etc...toutes
ces craintes seront effacées grâce, entre autres, au véritable cockpit, piloté
par un "vrai " Commandant de bord en activité.  

Les simulateurs permettent
également de maintenir l'entrainement des sportifs de haut niveau, comme pour
la chute libre ou les français sont parmi les meilleurs du monde, Jean-Michel
Poulet, de la Fédération Française de Parachutisme nous confirme que le
simulateur, qui est en fait une soufflerie verticale, permet de prolonger la
chute libre qui dure seulement 30 à 50 secondes en avion, alors qu'en soufflerie les séances durent plus de 2 minutes et demi.

C'est un élément essentiel pour
répéter les figures et corriger les erreurs constatées en vol réél.

Il y a près de Paris une
soufflerie qui accueille les champions de la chute libre, notamment les champions en
herbe, puisqu'on peut commencer dès l'age de 8 ans au lieu de 15 ans en vol
réel.

Virginie Lallau, la directrice
commerciale d'Aérokart, nous confirme l'intérêt à la fois pour le grand public,
que pour les sportifs de haut niveau.

Il y a même des championnats "indoor "
de chute libre, et bientôt il y aura des championnats du monde reconnus par la Fédération
Aéronautique Internationale.

Concernant les courses
automobiles, les simulateurs sont aujourd'hui des outils indispensables aux
écuries. Henri Pescarolo, plusieurs fois vainqueur aux 24h du mans,
explique que les simulateurs permettent aux pilotes de connaitre et
reconnaitre les circuits d'une part, et de tester les voitures d'autre part.

En effet, lorsqu'une voiture
est en circuit, simultanément un autre pilote conduit un simulateur et reçoit
les informations de la vraie voiture, ce qui permet des réglages quasiment en
temps réel. Le réel et le virtuel se rejoignent et collaborent...des avatars en quelque sorte!

Les professionnels de la
conduite et les centre de formation tels que l'AFT-IFTIM pratiquent largement la
simulation comme éléments essentiels de formation. A tel point que les heures
passées en simulateur comptent pour la validation des acquis.

De vraies cabines de bus ou
de camions sont transformées et "numérisées " ; Elles permettent un réalisme et des mises
en situation (lâchage des freins, obstacles...) très pédagogiques.

Loic Charbonnier, Président-délégué général aux formations continues, souligne que les simulateurs
permettent, en collaboration avec le BEA (bureau enquête analyse), de travailler
sur les causes des accidents. Ils permettent également un accès aux handicapés pour les métiers de la conduite, par une formation adaptée à leur handicap. Une vingtaine
d'entre eux sont déjà salariés d'entreprises de transports...Le simulateur entre dans la
vie sociale.

Mais les simulateurs ont quand
même quelques limites, Catherine Maunoury , plusieurs fois championne du monde de voltige et
actuellement directrice du musée de l'Air et de l'Espace, nous explique que la voltige est
un tout, qui comprend la résistance aux accélérations. Là où le souffle manque, la
vision se rétrécit...et c'est très difficle de reproduire ces facteurs
physiologiques en simulateur.

Bizarement, il est plus facile
pour les cavaliers du Cadre Noir de Saumur de monter des chevaux virtuels en
complément du monde vivant !

Pour tout savoir sur la
simulation en avion, en bateau, en péniche, en train ou en char d'assaut, il
faut se rende au Musée de l'Air et de l'Espace à Paris-le Bourget ou se tient
la 8e édition du Mondial de la simulation .

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