La rentrée scolaire à pied, à cheval et en voiture
Le ramassage scolaire est un véritable casse-tête pour les collectivités qui assurent cette compétence, Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France, nous explique que le coût supporté par les collectivités se monte chaque année à 3 milliards d’euros, -hors Ile de France - soit environ 4% du budget des départements.
Il ajoute qu’il faut également se soucier de l’école du futur et intégrer le temps de transport dans le temps scolaire : "le temps scolaire devrait être compté de la sortie du domicile jusqu’à son retour, et non de l’ouverture à la fermeture de l’école".
Cela veut dire qu’on pourrait équiper des cars connectés avec des tablettes par exemple pour permettre à ceux qui habitent le plus loin de ne pas subir la triple peine de se lever plus tôt, d’accumuler de la fatigue et en plus de payer pour certains.
La hausse de carburant et de la TVA, sans compter le changement des rythmes scolaires avec un transport de plus par semaine, va compliquer la tache des collectivités qui de plus en plus, abandonnent la gratuité pour demander une petite contribution des parents…un vrai débat !
Un constat : plus de 2 jeunes sur 3 qui sont en primaire sont transportés en voiture individuelle, provoquant pollution et stationnement sauvage. Mais il faut dire que les parents, et on peut le comprendre, ont peur de faire partir seuls les tous petits sur la voie publique.
Heureusement les taxis collectifs et le co-voiturage prennent peu à peu le relais. Mais les transports doux prennent de plus en plus d’importance, il existe de plus en plus ce qu’on appelle des pedibus ou des velobus : des parcours fléchés encadrés la plupart du temps par des parents. Le groupe grossit au fur et à mesure des points de rendez-vous où sont affichés les horaires de passage, la moyenne des parcours fait moins de 2 kilomètres, et puis faire un minimum de sport permettrait de réduire l’obésité précoce qui atteint un enfant sur 7. C'est un investissement pour l’avenir, car une meilleure santé (dixit le club des villes et territoires cyclables), réduirait sensiblement le déficit de la sécurité sociale.
Il faut dire qu’on a de la marge : Seuls 3 élèves sur 100 utilisent le vélo en France contre 1 sur 2 aux Pays Bas ! Et là-bas justement, j’ai vu des ramassages en bus à pédale propulsé par 12 enfants et conduit par un adulte, original, non ?
Je vous emmène en Guyane ou 20.000 enfants particulièrement isolés sont transportés chaque jour en bus mais aussi sur les quelques 50 pirogues mis à leur disposition. Le métier de piroguier est très technique compte tenu des obstacles et courants du fleuve Maroni. Chaque pirogue nécessite un observateur à l'avant et un conducteur à l'arrière.
Mon coup de cœur est pour le petit village de Chaise Dieu du Theil en Normandie, qui ,pour le transport de ses jeunes élèves a choisi cette année comme l’année dernière d’utiliser un véhicule hippomobile tiré par 2 magnifiques percherons.
Voilà un petit aperçu de ce qu’on appelle l’éco mobilité scolaire. Si les établissements en collaboration avec les parents d’élèves, ont des projets de ce type, ils peuvent s’inscrire dans un PDES un Plan de Déplacements Établissement Scolaire, et peuvent bénéficier d’aide des collectivités ou de l’Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie).
Annexe
L’écomobilité scolaire est une démarche de développement durable visant à repenser et à changer les pratiques de mobilité pour les trajets domicile-établissement scolaire. Concrètement, il s’agit de remplacer la voiture individuelle par des modes moins polluants et moins consommateurs d’énergie comme la marche, le vélo, les transports scolaires et collectifs, le covoiturage…
Lorsque cette démarche s’inscrit dans un processus de réflexion globale et structurée, à l’échelle d’un ou de plusieurs établissement(s) scolaire(s), on parle alors de Plan de Déplacements Établissement Scolaire, ou PDES.
Un PDES consiste à rassembler, sur la base d’un diagnostic initial, les acteurs de la mobilité scolaire (enfants, parents d’élèves, établissement scolaire et partenaires extérieurs) pour construire un plan d’actions et l’appliquer sur le long terme.
Un PDES, c’est :
une démarche volontaire d’un établissement scolaire pour promouvoir l'écomobilité auprès des élèves et de leurs parents
un moyen pour l’établissement scolaire de réduire les nuisances générées par son activité (pollution sonores, atmosphériques..) et de mieux s’intégrer dans son environnement local
une visée pédagogique pour sensibiliser les enfants et leurs parents aux enjeux du développement durable
une opportunité pour les élèves et leurs parents de modifier leurs pratiques de mobilité et de s’engager dans une démarche éco-citoyenne concrète.
Le rôle de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
L’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), par le biais de ses délégations régionales, soutient techniquement et financièrement les établissements qui souhaitent mettre en place un PDES.
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