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La Formule E : de la F1, mais électrique !

En plein centre de Paris ce samedi, une course de voitures électriques, une première dans la capitale : la Formule E, version électrique de la Formule 1, est organisée par la Fédération Internationale Automobile. Une vitrine des technologies de demain.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
  (© renault)

Organiser une course automobile en plein cœur des capitales, c’est clairement une opération de communication qui devrait toucher un maximum de publics, tout comme à Pékin, Mexico, Los Angeles, Berlin, Moscou ou Londres.  

Mais ce championnat : la formule E est aussi le porteur d’un message sur les défis techniques et donc écologiques. C’est d’ailleurs l’axe de communication de Renault qui, avec sa voiture de course électrique (Renault eDams), compte bien booster les ventes de sa Zoé. Eric Feunteun, directeur du programme électrique de Renault, nous affirme que la France est l’un des premiers marchés au monde, que le nombre de voitures électriques a dépassé 1% des voitures immatriculées et que ce nombre a doublé depuis un an.

TRANSPORTEZ-MOI 23.04.2016 Ecouter l'Interview complète de Eric Feuntuen

Mais pour l’instant, on voit bien que ces voitures manquent cruellement d’autonomie puisqu’il faut deux voitures (chargées à l’avance) pour chaque pilote pour finir la course de 45 minutes !

Il est vrai qu’en électrique il faut choisir entre puissance et endurance. Les voitures de Formule E disposent de l’équivalent de deux cent quarante chevaux, ce qui vous amène à 100 km/h en 3 secondes. Le côté sportif est donc au rendez-vous, mais le prix à payer dans ces courses, c’est 200 kilos de batteries pour seulement 20 minutes d’autonomie ! Mais ces courses permettent de pousser la recherche, pour plus d’applications aux  voitures particulières.

"La voiture électrique, c’est le plaisir de la conduite en silence"

La première voiture à avoir franchi les 100 km/h s’appelait "la Jamais Contente" nom donné par son constructeur belge en l’honneur de sa femme !

C’était en 1899, et c’était une voiture électrique. Depuis on a fait d’énormes progrès, notamment avec les batteries au lithium, qui stockent à poids égal 5 à 10 fois plus d’énergie que les batteries au plomb.

 Mais pour l’instant, il n’y a que la Tesla qui est capable de faire un Paris-Lyon (500 kms) au prix de l’emport de 600 kgs de batteries et d’un coût inabordable pour le grand public.

 Avant 2020, les petites voitures urbaines auront une autonomie de plus de 400 kms affirme EricFeunteun

Si le coût global des voitures électriques reste encore élevé (batteries, bornes de recharges…), il faut néanmoins tenir compte du cout de la santé, fragilisée par la pollution et les particules des véhicules diesel.

L’autre façon de se déplacer en électrique, c’est la pile à combustible alimentée avec de l’hydrogène, qu’il faut alors fabriquer et distribuer (bien qu’il semble qu’on ait découvert récemment de l’hydrogène naturel sous terre). Ca coûte encore cher, mais pour moi c’est l’avenir, d’ailleurs ce n’est pas un hasard si Toyota avec sa Mirai s’est lancé dans l’aventure (avec un prix de vente de 80 000 euros !!). Les voitures à hydrogène ne font pas partie de la course Formule E, si ce n’est sous forme de démonstration, notamment avec la green GT qui en électrique atteint  300 km/h. Jean-François Weber  son directeur, nous affirme que le progrès est constant  et que ce genre de course est un vecteur de communication important.

TRANSPORTEZ-MOI 23.04.2016 Ecouter l'Interview complète de Jean-François WEBER

Les batteries posent les mêmes problèmes que pour nos téléphones portables : l’autonomie diminue à l’usage, et il faut peser dès le départ à leur réutilisation et leur recyclage.

Le problème est réel, car les batteries contiennent des substances nocives voire dangereuses. Le traitement de ce problème coûte cher, et demande de la compétence.

Eric Notez, Président de la Société SNAM , premier recycleur de batteries en Europe, recommande de prendre en compte, dès le début, cette problématique sous peine de voir nos paysages transformés en poubelle, malgré une réglementation stricte en la matière.

TRANSPORTEZ-MOI 23.04.2016 Ecouter l'Interview complète de Eric Notez

Avant de recycler la batterie, on peut lui donner une 2ème vie pour d’autres usages que la voiture : en les reconditionnant pour être utilisées dans des véhicules utilitaires, des bus urbains, qui n’ont pas besoin de faire beaucoup de kilomètres, ou encore s’en servir pour stocker l’énergie solaire ou éolienne.

Ma séquence insolite de cette semaine concerne des petites voitures électriques qui s’accrochent les unes derrière les autres pour former un véritable autobus, c’est  le projet nommé « Cristal » voir vidéo développé par le groupe Lohr en Alsace.  Jean François Argence, Directeur des Nouvelles Mobilités, nous décrit cette modularité comme une belle opportunité de multi-usage en ville : voiture individuelle  qui peut se transformer en transport en commun. C’est malin et de plus de conception et de fabrication française.

TRANSPORTEZ-MOI 23.04.2016 Ecouter l'Interview complète de jean-françois Argence

Mon coup de cœur est pour des étudiants qui préparent un record du monde en voiture électrique. Ces jeunes élèves ingénieurs de l’Estaca, construisent actuellement une machine qui va participer à la semaine de vitesse qui a lieu tous les ans depuis 100 ans sur le lac salé de Bonnevile au Etats-Unis. Alexandre Penot étudiant, chef de projet et probablement le pilote vise les 400 km/h dans sa catégorie, un record du monde. Ils sont soutenus par le groupe Gruau qui comme eux sont à Laval et sont spécialistes de véhicules électriques utilitaires.

 

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