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La croisière a le vent en poupe

Les premiers grands départs des vacanciers approchent, et beaucoup d’entre eux découvrent ou redécouvrent les charmes de la croisière qui, elle, ne connaît pas la crise. Plus de 6 millions de personnes, dont plus de 500.000 Français, ont choisi l’an dernier ce modèle de vacances.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (© Hurtigruten)

1844 : la première croisière d’agrément prend le large. À bord d’un luxueux trois-mâts vapeur, 37 passagers en première classe et 16 en seconde, embarquent de Londres au Caire. Quelques siècles plus tard, les armateurs ont profité des évolutions techniques pour développer le voyage en croisière. De véritables villes flottantes se déplacent d’escale en escale : "Il y a un côté magique à pouvoir visiter plusieurs pays en une dizaine de jours. Chaque jour, vous êtes dans un univers, un lieu-univers : un jour vous êtes à Jérusalem, le lendemain vous êtes aux pieds des pyramides" , affirme Georges Azouze, président de l’Association internationale des compagnies de croisières (CLIA) France et de Costa Croisières France. Les touristes sont séduits par cette option qui allie confort de l’hôtel et voyage : "Vous êtes dans un hôtel qui se déplace, donc vous avez votre brosse à dents tous les jours dans le même verre pendant que vous faites le tour du monde !"

Ecoutez l'interview complète de Georges Azouze

Agences de voyage et sociétés de navigation se sont emparé de ce créneau et ne cessent de diversifier leur offre dans ce secteur : croisières à thème, fluviales ou maritimes, et destinations toujours plus paradisiaques. La compagnie Hurtigruten, mise sur les Pôles : "On propose des croisières en Antarctique, qui est le dernier continent vierge. Les débarquements se font au milieu des manchots, et l’on peut même passer une nuit au sol, au Groënland" , raconte Christine Bois, directrice de la compagnie.

  (© Le Nouveau France)

 "On a prévu de faire des croisières découvertes de deux ou trois jours de façon à permettre aux gens qui n’ont pas forcément les moyens de pouvoir goûter à cette aventure" affirme Didier Spade, propriétaire de Paris Yacht Marina qui travaille sur le projet du Nouveau France , en souvenir du célèbre paquebot.

  (© Hurtigruten)

Les clubs de marins, appelés Seamen’s clubs , sont gérés bénévolement par des anciens marins qui accueillent leurs collègues. Celui de Marseille en a reçu plus de 30.000 l’an dernier. Malgré la grande majorité de pavillons de complaisance, une réglementation internationale oblige aujourd’hui les armateurs à un minimum social.

Gérard PELEN, le président du Seamen's Club de Marseille nous explique que les marins travaillent la plupart du temps 7 jours sur 7, 11h par jour  pendant 9 à 11 mois. Leur maigre salaire envoyé au Pakistan, Indonésie, Bengladesh ou ailleurs permet malgré tout de faire vivre des milliers de personnes dans leur pays d'origine.

écouter l'interview complète de Gérard PELEN

Leur sort s'est tout de même un peu amélioré dpuis qu'un réglement international impose aux armateurs un salaire minimum (environ 350€) et des règles de vie et de repos minimum.

Slimane Kader a récemment sorti un livre dans lequel il raconte avec humour (noir) la vie des marins. Lui-même a été homme à tout faire pendant quelques mois à bord d’un navire de croisière. Avec vue sous la mer  est préfacé par le philosophe Yves Michaud pour qui la croisière est révélatrice de réels contrastes sociaux : "On retrouve la question du tourisme : les soutiers sont dans une bulle de travail et les touristes sont dans une bulle de plaisir. Le touriste ne veut pas trop savoir ce qui se passe dans les cuisines, et il a raison, cela lui gâcherait son plaisir"

 

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