Hier et aujourd’hui, de la Garde républicaine à la police montée
Vous avez peut-être remarqué, à l’occasion du défilé du 14 juillet, du 11 novembre ou du 8 mai, des gardes à cheval, reconnaissables à leur uniforme noir et à leur casque surmonté d’une longue crinière. Ces cavaliers ne sont autres que les prestigieux membres de la Garde républicaine, une subdivision de la gendarmerie nationale créée en 1848. Aujourd’hui au nombre de 3.200, ils sont installés dans la caserne des Célestins dans le 4ème arrondissement de Paris. Et c’est dans un magnifique bâtiment centenaire, qui abrite un manège dont le toit fut construit par Gustave Eiffel, que sont logés les quelques 400 chevaux du régiment de cavalerie de la Garde. 400 chevaux pour presque autant de cavaliers, qui assurent aussi bien des missions d’honneur et d’apparat que des missions de sécurité.
Mais les missions de la Garde républicaine ne se limitent pas à l’apparat, comme nous l'explique le colonel Alain Puligny qui commande le régiment de cavalerie. Elle assure aussi la sécurité et peut venir en renfort à la gendarmerie. Des missions multiples, qui expliquent leurs 12.000 patrouilles déjà effectuées Pour ce qui est des missions d’honneur, la Garde républicaine peut compter sur sa fanfare, une des rares au monde à jouer au trot ! Un véritable exploit pour ses 40 musiciens-cavaliers dont les trompettistes sont reconnaissables à leur chevaux alezans tandis que les timbaliers chevauchent des boulonnais ou des percherons en raison de leurs instruments qui pèsent plus de 25 kilos.
En plus de ces missions, la toute dernière unité montée des forces armées a la particularité de faire perdurer des métiers d’antan. "La Garde républicaine fait travailler ses propres maîtres artisans" explique le général Damien Striebig, à la tête de l'ensemble de la Garde républicaine. Du sellier à l’armurier en passant par le maréchal-ferrant, l’objectif est de perpétuer les traditions dans l’entretien des équipements des cavaliers et des fantassins. Comme un petit village au cœur du 4ème arrondissement de Paris, les artisans assurent l’entretien des 1.300 sabres de la Garde, vieux pour certains de plus de 180 ans, et des 700 costumes d’époque.
Et on doit d’ailleurs certaines de nos habitudes à la Garde républicaine. C’est, par exemple, le cas quand on monte à cheval par la gauche. Les cavaliers du régiment de cavalerie portant en effet leur sabre à gauche ont toujours été obligés de monter par ce côté. Une tradition qui est restée et qu’on a même adoptée dans les avions, car les premiers aviateurs de la guerre de 14 étaient des cavaliers qui, habitués à monter à cheval par la gauche, faisaient de même dans leur avion. Une règle adoptée depuis par tous les passagers.
Bien que moins nombreux qu’à la Garde républicaine, les chevaux grossissent aussi les rangs de la police nationale. Créée à l’origine pour sécuriser le parc de la Courneuve, la première unité montée a vu le jour en 1993. Et comme le cheval présente de nombreux avantages, quatre autres unités ont vu le jour, toutes en région parisienne. Selon le major Laurent Bregeon, responsable de l'unité équestre des Yvelines depuis 18 ans, les unités équestres font dans 90% des cas de la dissuasion, mais elle assurent aussi la sécurité à l’abord des stades, dans les manifestations, les évènements culturels ou encore les sommets de l’Otan ou du G8. Et pour assurer ces missions, les policiers ont des entrainements spécifiques pour désensibiliser leurs montures. Au programme : drapeaux, pétards, bouteilles en plastique ou encore détonation. Des entrainements qui fonctionnent très bien puisqu’un binôme cheval-cavalier, en plus de s’attirer la sympathie des passants qui les prennent souvent en photo, remplacent dix policiers ou CRS à pied !
Si vous êtes un passionné de cheval et que vous souhaitez passer une soirée chic au milieu des manèges et des écuries, vous pouvez privatiser le célèbre quartier des Célestins à Paris. Et même si ce n’est pas donné, l’ambiance est garantie, avec la fanfare de cavalerie ou l’orchestre de la Garde républicaine qui ne compte pas moins de 120 musiciens !
Bonus vidéo de la Garde républicaine.
Rédaction avec la contribution de Charlotte Peyronnet
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