Ces enfants qui voyagent seuls
Des milliers d’enfants partent seuls pour retrouver par exemple des parents éloignés. Et pour eux, Il existe des services dans les gares et les aéroports.
A la SNCF cela s’appelle "Junior et compagnie". Chrystel Raharijaona, directrice générale des Services précise que les accompagnants sont des personnels qualifiés, et sont plus des animateurs que des accompagnateurs.
"Un tiers de nos jeunes passagers sont issus de parents divorcés, le voyage est une transition lorsque le petit quitte sa maman pour rejoindre son papa, nous devons l’accompagner dans sa peine ou sa joie ".
Le circuit est le suivant : les parents s’inscrivent sur internet, regardent les places disponibles, arrivent au point de rendez-vous à la gare avec une fiche de renseignements, et les contacts en cas de besoin.
Mais souvent ce sont les parents qui sont les plus angoissés, d’ailleurs les téléphones portables font de plus en plus parti des bagages. Mais pas de panique, on en a encore jamais perdu, et l’enfant est repérable dans la gare avec sa casquette sur la tête et sa pochette autour du cou. Une pochette que l’on retrouve aussi autour du cou des enfants voyageant seuls mais en avion.
Sur cette pochette sont inscrites les lettres UM, qui veut dire en anglais "enfants non accompagné". Un terme adopté par toutes les compagnies du monde. Chaque année 20 millions de petits globe-trotteurs voyagent seuls dans le monde par avion. Air France qui a son produit kid solo, à elle seule en transporte plus de 500.000 par an. Sandrine Vedie qui, au sein de la compagnie travaille en escale après avoir été navigante, adore prendre en charge ces jeunes passagers. Elle nous explique que souvent les enfants, munis d'un kit de jeux qui leur est donné à bord, laisse souvent un dessin-souvenir au pilote ou à l'hôtesse !
De plus lorsqu'on peut leur faire visiter un cockpit, surtout de nuit, avec toutes ces lumières multicolores, c'est autrement mieux qu'un arbre de Noël !
Par ailleurs, les règles sont strictes, comme par exemple asseoir les enfants avec, sur le même rang, un couple ou une passagère en évitant les hommes seuls.
Toutes les grandes compagnies offrent plus ou moins ce genre de service gratuit ou pas, en général pour les 4 à 14 ans, sauf les low cost comme Ryanair, qui n’accepte pas les enfants voyageant seuls en dessous de 16 ans, et fait même payer les bébés de moins de 2 ans qui voyagent sur le même siège que maman ! Il n’y a pas de petit profit.
Et enfin, d'après les pédo-psychiatres, les enfants qui partent seuls, qui donc, surmontent leur peur de l'inconnu, s'autonomisent beaucoup mieux. Les voyages seuls à partir de 5 ans, c'est finalement bénéfique.
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Séquence insolite
Des courses de dromadaires ont lieu depuis la nuit des temps dans les pays du Golfe, et jusqu’à une période récente, ils étaient montés par… des enfants ! Choisis pour leur taille et leur poids, et souvent mal traités. Alors sous la pression internationale, ils ont été remplacés par des robots télécommandés à distance, qui peuvent cravacher ou parler à l’oreille du camélidé qui parcourt ainsi 5 kilomètres en moins de 8 minutes. Voilà au moins des enfants qui ne galoperont plus seuls !
Ma séquence coup de cœur va à Aviation sans Frontières, que je connais pour y avoir été un des nombreux pilotes bénévoles.
Mais la mission n’est pas que de transporter en avion léger des médecins et des médicaments, dans des régions isolées, surtout en Afrique, en ce moment particulièrement touchée par le virus Ebola. Une autre activité importante consiste à transporter et accompagner des enfants malades, cette fois-ci sur des lignes régulières. Jean-Claude Gérin, son ancien président, explique que depuis 35 ans qu’existe Aviation sans Frontières , ce sont plus de 20.000 enfants qui ont été acheminés gratuitement pour être opérés et sauvés d’une mort certaine.
Cela est le fait de personnels actifs ou retraités des compagnies aériennes, qui bénéficient de billets à tarif réduit et acceptent de prendre un petit passager sur leur quota de billets. Plus de 800 bénévoles acceptent de consacrer un peu de temps pour mettre une goutte d’espoir dans un océan de malheurs et d’injustices.
Demain dimanche, Jean-Claude Gérin tout comme ces centaines de bénévoles, part à son tour pour l’Irak, près de Mossoul, pour rapatrier une famille en détresse, victime d’exactions de l'organisation de l’Etat islamique, une mission coordonnée avec le consultat de France et qui n’est pas sans risques, comme le dit Yann Arthus Bertrand, le parrain d’Aviation sans Frontières : "On sort grandi, au contact de ces bénévoles ".
Le site de Kid Expo jusqu'au 27 octobre à Paris.
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