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Vent frais sur le réseau ferroviaire français

Le gouvernement annonce le renouvellement d'une première partie des trains grandes lignes, étape importante dans la préparation de la réforme attendue pour 2015. La SNCF et l'Etat donnent un coup d'accélérateur. Gros plan sur l'avenir du paysage ferroviaire français.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Encore sous le choc de la tragédie de Brétigny-sur-Orge l'été dernier, la SNCF, qui panse ses plaies lentement mais surement, annoncera vers la mi-octobre son plan baptisé "Excellence 2020". Il passera notamment par un doublement de l'offre de billets à petits prix et l'accent mis sur l'international. Pour son Président Guillaume PEPY, la SNCF devra augmenter son chiffre d'affaires de 30% en dehors de nos frontières, le principal levier de croissance étant de remporter un maximum d'appels d'offre.
Et puis hier, le gouvernement a annoncé le renouvellement d'une première partie des trains grandes lignes, étape importante pour l'avenir de l'entreprise.

C'est le début d'un plan beaucoup plus vaste ?

D'abord, c'est une excellente nouvelle pour le fournisseur de la SNCF, le groupe ALSTOM, qui se voit attribuer un contrat de 510 millions, plus une option de 100 millions pour la fourniture à partir de 2015 de nouvelles rames de trains destinées à remplacer une partie des locomotives diesel et des wagons Corail.
C'est une bonne nouvelle également pour les usagers - les clients de la compagnie - qui vont progressivement retrouver le goût de voyager dans du matériel neuf.
Et puis bonne nouvelle pour l'environnement... le nouveau matériel devrait permettre de réduire de 30% la consommation d'énergie.

Plus loin que le seul effet d'annonce, qu'y a-t-il concrètement derrière ces initiatives ?

Nous entrons dans l'application du programme annoncé le 9 juillet dernier par le Premier ministre Jean-Marc AYRAULT. Souvenez-vous : les "investissements d'avenir". Finie la politique du tout TGV... place à la modernisation du réseau secondaire qui a justement pâti des sommes engouffrées dans le Train à Grande Vitesse depuis son avènement dans les années 80 sous François Mitterrand. Tous les Corail doivent être remplacés d'ici 2025. On a assisté hier à la pause de la première pierre de l'édifice.

Tout cela dans la perspective de la réforme ferroviaire attendue pour 2015.

Au cabinet du ministre des Transports, on se défend d'invoquer l'approche de l'ouverture à la concurrence du trafic voyageurs en 2019 pour justifier tous ces investissements. Cela dit, au gouvernement comme à la SNCF, on ne tient pas à rater cette échéance. Il ne faut pas céder aux exigences libérales de Bruxelles mais proposer le meilleur service au meilleur coût pour résister à l'arrivée d'autres opérateurs le moment venu.
Tout cela se prépare en amont, dès aujourd'hui. Le timing est parfait pour le ministre Frédéric CUVILLIER : la réforme ferroviaire qu'il prépare devra apaiser les tensions entre la SNCF et le gestionnaire des infrastructures Réseau Ferré de France qui accusent tous deux une dette cumulée de 40 milliards d'euros (7 milliards pour la SNCF, 32 milliards pour RFF).
La réforme ouvrira une grande négociation sociale pour redéfinir un cadre commun applicable à tous les opérateurs qui débouleront sur le marché français.
Une réforme de gauche assumée avec le retour de l'Etat stratège au cœur du dispositif. Arnaud MONTEBOURG l'a rêvé avec grandiloquence... Frédéric Cuvillier est en train de le réaliser sans faire de bruit.

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