Stratégie anti crise, Renault et PSA dans le même bateau
N'allons pas trop vite en besogne... d’abord les faits, ensuite l’analyse. Les faits : après PSA PEUGEOT CITROEN qui avait déjà fermé certaines de ses usines en octobre, RENAULT annonce à son tour qu'il va mettre en sommeil plusieurs de ses sites pendant quelques jours en novembre (Douai dans le Nord, Sandouville en Seine Maritime et Flins dans les Yvelines). Précision : il ne s'agit pas de chômage technique mais de journées non travaillées puisées dans le compte épargne temps des salariés. Sur le fond, que se passe t-il ? 1/ la demande n'est pas dynamique en Europe… (en période de crise on a plutôt tendance à épargner et l'automobile s'en ressent directement puisque ce n’est pas ce que l’on appelle un bien de consommation immédiat. 2/ la spéculation : le prix des matières premières à flambé ces derniers mois… le prix de l'acier a augmenté et les coûts de production avec. Autant de facteurs à prendre en compte : on régule les stocks et on gère au mieux pour éviter de perdre de l'argent. Basique mais cela inquiète les syndicats... la CGT dénonce l'opacité de la stratégie et craint qu'il y ait anguille sous roche.
RENAULT et PSA sont-ils condamnés par la conjoncture ?
Non. D’abord, arrêtons de crier avec les loups et n'ayons pas les yeux rivés sur les cours de bourse des constructeurs. Il faut regarder à plus long terme, voir plus loin que le bout du nez des marchés financiers qui ne livrent qu’une photo de l'instant présent sans aucun focus sur l’avenir. Le propre de la spéculation n’est-il pas justement le court terme ? Sinon, qu’est-ce que la stratégie long terme de groupes comme PSA et RENAULT ? Et bien tous les deux ont donné quelques indications en 2008 déjà, lors de la précédente crise.
Ils avaient profité des deniers publics… 10 milliards d’euros prêtés par l’Etat, donc le contribuable… qu’est devenu cet argent ?
Et bien il a été intégralement remboursé. Chacun a joué son rôle : l’Etat les a aidés en prêtant de l’argent à des conditions très strictes et les deux constructeurs en remboursant l’intégralité des sommes. Depuis, la stratégie a pris la destination des pays émergents pour produire moins cher comme le demande toujours plus le consommateur... Renault a opté pour la fabrication dans les pays à bas coût (Maroc, Brésil) et a fait le pari de l’électrique. Idem pour PSA qui réunit un comité de groupe européen demain... on en saura certainement plus sur cette fameuse stratégie. Il est certain que nos constructeurs ont de sérieuses capacités de rebond... la crise impose qu'elles soient plus que jamais mises à profit.
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