Sotchi, vitrine pour les PME et équipementiers français
C'est une question délicate. Le gigantisme de ces jeux et les retombées économiques qui, malgré la polémique, profitent à une myriade de petites entreprises françaises. D'un côté : les jeux les plus chers de l'histoire olympique (officiellement 37 milliards d'euros. En réalité, on serait plus proche de 50 milliards). Les principaux bailleurs de fonds commencent déjà à douter du retour investissement. Le géant gazier Gazprom a acheté une montagne entière pour y installer un centre de biathlon et de ski.
Et puis de l'autre côté : l'opportunité pour de nombreuses PME de gagner des marchés. Cruel dilemme pour les sociétés qui ont la responsabilité de l'emploi, difficile de faire la fine bouche.
Les entreprises françaises sont-elles bien placées*
Des vêtements des athlètes aux équipements beaucoup plus lourds comme les télephériques, télésièges et autres installations de détections d'avalanches, on dénombre au total une douzaine d'entreprises tricolores présentes à Sotchi et qui devraient réaliser un chiffre d'affaires total compris entre 300 et 500 millions d'euros. Très loin, cependant, derrière l'Autriche représentée par une cinquantaine d'entreprises pour un chiffre d'affaires attendu d'1 milliard et demi d'euros.
Tous les équipementiers, qui ont de près ou de loin un ancrage historique en France, sont sur les rangs : Salomon, Rossignol, Bolle pour les lunettes... mais aussi des structures comme le groupe Monnet et ses 25 salariés choisis pour équiper en chaussettes les athlètes français de biathlon et ski de fond, ou le fabricant d'ascenseurs de la Drôme Sodimas.
En termes d'image, c'est l'occasion de briller aux côtés de Nike et autres Adidas ou Lacoste. Une vitrine très précieuse à l'heure où toutes ces entreprises démarchent déjà dans la perspective des jeux 2018 qui auront lieu à Pyeongchang en Corée du Sud. Elles prennent une longueur d'avance.
Et nos athlètes dans tout cela ?*
Les athlètes, c'est le sport mais aussi les finances. Ce volet économique est d'ailleurs un élément important, et heureusement que les fédérations sportives assurent 70 à 80% des frais d'entraînement car nos athlètes sont bien souvent dans la peine pour trouver des sponsors. Leurs performances économiques sont souvent inversement proportionnelles à leurs performances physiques. Nous sommes très loin du monde du football ou certains joueurs du Psg ou Monaco gagnent entre 800.000 et 1 million et demi d'euros par mois. Les disciplines olympiques sont sous-médiatisées et n'offrent pas une grande visibilité le reste de l'année, hors JO. Les sponsors ne se bousculent pas au portillon. Qu'à cela ne tienne, comptons sur Martin Fourcade (biathlon), Alexis PINTURAULT (ski alpin) ou Jason Lamy Chapuis (combiné nordique) pour nous rapporter des médailles. Après tout : n'est-ce pas l'essentiel ?
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