Solaire ou éolien ? La France à l'heure des choix
L’entreprise en question, et dont je vous parlais dès hier, s’appelle Q-CELLS, pionner des panneaux photovoltaïques en Allemagne, crée dans l’ex RDA à la fin des années 90. Comme trois autres acteurs de l’énergie solaire outre-Rhin, Q-CELLS qui emploie 2200 personnes dont 500 en Malaisie (l’Eldorado de la fabrication solaire à petit prix), est victime de la concurrence acharnée des produits chinois qui inondent le marché (moitié moins chers, les panneaux chinois devraient équiper entre 80 et 90% du parc allemand dès l’année prochaine). Autre explication : la baisse drastique des subventions gouvernementales. Après avoir amorcé la pompe à coups de deniers publics, l’Allemagne vient de faire marche arrière toute face à l'envolée du marché début mars, Berlin a réduit les subventions de 30% portant le coup de grâce à la filière.
Et la France est-elle dans la même configuration ?
On se souvient que, récemment, l’entreprise Photowatts a été sauvée in extrémis par EDF. Pour autant, la situation n’est pas aussi catastrophique dans l’hexagone car notre parc photovoltaïque est très limité. Sur 56 milliards de dollars investis dans le solaire au niveau mondial en 2010, la France ne pesait que 3 milliards en 2011, seul 0.1% de sa production d’électricité était d’origine solaire contre 1% pour l’Allemagne. Investissement limité donc dégâts limités. Mais les professionnels sont, malgré tout, plutôt confiants sur l’avenir de la filière. Ils estiment que d’ici 2016 les prix de l’énergie traditionnelle vont augmenter de 30%, rendant naturellement le créneau solaire plus compétitif à condition toutefois de bénéficier d’un cadre politique, législatif et réglementaire plus stable. Sur les 25.000 emplois créés par le "solaire business" en France, 15.000 auraient été perdus depuis la fin 2010 avec la mise en place du moratoire décidé par le gouvernement sur l’extension du parc photovoltaïque.
D’où l’espoir plus important que la France place dans l’éolien ?*
Le gouvernement doit annoncer d’ici la fin de la semaine sa décision sur l’appel d’offres lancé pour la construction de champs d’éoliennes au large des côtes normandes et bretonnes. Cet appel d’offre porte sur quelque 600 éoliennes qui devraient représenter une puissance de 3.000 mégawatts, soit l’équivalent de 2 réacteurs nucléaires EPR de nouvelle génération. Cela représente 10 milliards d’euros d’investissements. Sont sur les rangs : EDF (avec ALSTOM pour la fourniture du matériel) et GDF-SUEZ avec AREVA. Selon les projets, entre 4.000 et 7.500 emplois devraient être créés et ce parc devrait, selon les groupes concernés, servir de base pour partir à la conquête du marché européen. On attend de voir en espérant qu’il y aura plus de vent qu’il n’y a eu de soleil pour faire tourner les machines.
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