SFR s'offre Neuf Cegetel : les télécoms à l'heure du "Tout en un"
Le tout en un, c’est la grande tendance du marketing. C’est aussi ce qui est en train de se passer dans le domaine des télécoms avec le développement de la convergence, c’est-à-dire le mariage entre le téléphone fixe et le mobile. Internet sur portable, connexions sans fil, etc : les technologies s’interpénètrent et les opérateurs ont intérêt à jouer sur toute la gamme. Assez vite d’ailleurs dans les abonnements qu’on nous propose, ce qu’on appelle le triple play - la combinaison ligne fixe, Internet, télévision - va évoluer vers le quadruple play, qui ajoute le mobile. SFR et Neuf Cégétel vont donc consolider ensemble des activités complémentaires. L’autre objectif, c’est d’atteindre la taille critique pour investir dans les réseaux en fibres optiques qui visent l’ultra haut débit sur le Net. Pour des images en haute définition et des téléchargements quasi-instantanés. En France, il y en a pour quelques dizaines de milliards d’euros sur au moins dix ans mais ce sera demain le trésor de guerre du futur pour les opérateurs. L’enjeu, pour ces deux axes, c’est de se mesurer au leader du marché : France Télécom. On a assisté hier à la naissance d’un rival.
Est-ce que la suprématie de France Télécom est vraiment menacée ?
On n’en est pas encore là. France Télécom conserve de l’avance. L’ex monopole d’Etat couvre encore 50% du marché. Il a été le premier à comprendre que la convergence était la voie d’avenir, en jouant des synergies avec sa marque Orange. Mais l’opérateur historique se retrouve dans une situation plus inconfortable. C’est d’ailleurs pourquoi il a freiné des quatre fers pour éviter l’octroi d’une 4ème licence de téléphonie mobile, qui va faire rentrer un nouvel acteur sur le marché aux côtés d’Orange, de SFR et de Bouygues. Mais le principe en a été voté hier soir par le Parlement.
Et les prix dans tout ça, est-ce qu’ils vont baisser ?
La 4ème licence, c’est fait pour, en stimulant la concurrence. Mais ça ne jouera pas tellement sur la facture, parce que chaque fois que le prix de la communication diminue, les Français en profitent pour bavarder plus longtemps. Quand à l’abonnement ADSL pour Internet, à 30 euros par mois, il est déjà l’un des moins chers au monde. C’est plus du double aux Etats-Unis. Mais d’autres opérateurs peuvent encore secouer le marché comme Bouygues ou Free, qui se retrouvent ce matin plus isolés, ou des étrangers. Bref, les lignes vont encore bouger en 2008. Et cette effervesecence ne peut pas être mauvaise pour le consommateur.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.