Rentrée économique: entre reprise et pause fiscale
On vit en ce moment
dans la philosophie qu'a toujours défendue le président de la République
François Hollande : l'importance du rôle de la psychologie dans la marche des
affaires.
C'est l'impact de la psychologie positive :
Insuffler de l'espoir
pour entraîner les français. Concrètement cet été il y a eu la mise en valeur
du rebond de 0.5 de la croissance pour le deuxième trimestre (du, en réalité, à
la hausse des prix de l'énergie et en rien à la réelle consommation des
ménages, mais l'occasion était trop belle) et depuis quelques jours, on se
surprend à pouvoir envisager une accalmie fiscale.
Plusieurs
déclarations très précises : courant août, le ministre de l'Economie Pierre
Moscovici reconnaît l'existence chez les Français d'un "ras le bol
fiscal" dit-il . Quelques jours après, dans un entretien au
journal le Monde, François Hollande déclare qu'il est peut-être temps
d'envisager "une pause fiscale". Vendredi devant le MEDEF et hier
devant la CGPME, Pierre Moscovici (encore lui) promet d'ouvrir rapidement une
discussion sur la baisse du coût du travail et puis pas plus tard qu'hier,
voilà que rebondit le débat sur la défiscalisation des heures supplémentaires.
***Le principe du
"travailler plus pour gagner plus" instauré par Nicolas Sarkozy et
remis en cause après l'élection présidentielle...*
Le principe pourrait
renaître de ses cendres. Plusieurs pistes seraient à l'étude, notamment une qui
permettrait aux salariés de PME-PMI de ne plus payer d'impôts sur les heures
sup allant jusqu'à 1.000 ou 1.500 euros par an. Des responsables socialistes ont
immédiatement démenti. Seulement voilà : il n'y a pas de fumée sans feu.
***Selon vous, toutes
ces déclarations ne sont pas innocentes !*
Le chef de l'Etat
voudrait accompagner, voire susciter le mouvement d'optimisme ambiant, qu'il ne
s'y prendrait pas autrement. Mais marquer une pause fiscale demande des marges
de manœuvres budgétaires. Deux vecteurs pour cela : la croissance... celle de
0.3% annoncée par l'OCDE pour 2013 (au lieu du -0.3 prévu au printemps)
apporterait grosso-modo 10 milliards d'euros à l'économie française, dont la
moitié reviendrait à l'Etat en taxes diverses. Et pour que la baignoire ne se
vide en même temps qu'elle se remplit, il faudra poursuivre les économies
publiques.
***Donc, baisse
fiscale : mythe ou réalité ?*
Sincérité ou bluffe ? Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent
et, pour l'instant, le MEDEF est comme St Thomas : il attend de voir pour croire.
Si le message délivré cet été n'est que de la ''calinothérapie'' et n'est pas
suivi de mesures concrètes pour permettre aux entreprises de retrouver le
chemin de l'investissement et redonner du pouvoir d'achat aux Français,
l'actuelle majorité pourrait très vite s'en mordre les doigts, notamment sur
l'objectif du Chef de l'Etat d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de
l'année. Il ne faut pas oublier qu'avant la Présidentielle de 2017, il y a les
élections municipales, ce n'est que dans sept mois.
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