Relance économique : la BCE sort l'artillerie lourde
Concrètement, la BCE va faire tourner la planche à billets et racheter jusqu'à 60 milliards d'euros par mois de dettes publiques auprès des banques.
L'opération se déroulera jusqu'en 2016. Le rachat total s'élèvera à 1.140 milliards d'euros, pratiquement la moitié de ce que vaut aujourd'hui BNP-PARIBAS.
Objectif : alléger le poids des dettes dans le bilan des banques commerciales pour que celles-ci se concentrent sur leur métier de base qui est de prêter de l'argent aux entreprises pour qu'elles puissent investir.
La BCE fait la même chose que la Réserve fédérale américaine pour l'économie des Etats-Unis !
Aux Etats-Unis cela s'appelle le "Quantitative easing". Chez nous on parle d' "assouplissement quantitatif".
Et dans une bien moindre mesure puisque notre "assouplissement" ne représentera que 10 à 12% du PIB de la zone euro. Aux Etats-Unis et au Japon, les banques centrales ont racheté de la dette pour l'équivalent de 25 à 30% de leur richesse nationale.
1.100 milliards pour l'Europe... la BCE a quand même décidé de sortir l'artillerie lourde. On parle d'ailleurs de "bazooka monétaire", pour accompagner cette fichue reprise économique qui tarde à venir et puis relancer un peu d'inflation.
Plus de liquidités en circulation, c'est plus de crédit pour les entreprises pour investir et embaucher. C'est aussi une marge de manœuvre supplémentaire pour permettre aux particuliers de consommer. Mais cela, c'est le sur le papier.
Et dans les faits ?
Comme le dit un observateur : "ce n'est pas parce qu'un hélicoptère va déverser sur la zone euro un tombereau de liquidités que ces dernières vont mécaniquement financer l'économie réelle".
Pour danser le tango, il faut être deux. En clair, pour que ces 1.100 milliards d'euros lâchés par la BCE servent réellement, il faut que les banques jouent le jeu en prêtant plus facilement aux entreprises. Il faut également que la jambe réglementaire (message à l'adresse du gouvernement) n'alourdisse pas la jambe monétaire, car de tout cela découlera la confiance dont investisseurs et ménages ont aujourd'hui cruellement besoin.
Enfin, tout cela n'aurait aucun sens sans un véritable démarrage du plan massif d'investissement européen lancé par le président de la Commission Jean-Claude Juncker.
Donc pas de baguette magique... plutôt un bon bol d'air que les acteurs économiques devront utiliser à bon escient.
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