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Relance de l'économie mondiale par le G7 : un voeu pieux

Les dirigeants des sept pays les plus industrialisés se sont réunis pendant deux jours au Japon. Outre les questions liées au terrorisme et aux migrations, ce G7 s’est penché sur les moyens de relancer la croissance économique mondiale. Revue de détail des marges de manoeuvre
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (G7 au Japon le 26 mai 2016 © Maxppp)

"La croissance mondiale est une priorité urgente " ! La déclaration de cette nuit a le mérite d'exister mais une fois dit cela, que fait-on concrètement ?

Il n’y a pas – et il ne peut pas – exister de recette commune face à la diversité des situations économiques des grandes zones géographiques. En revanche, on peut certainement réfléchir à des moyens de coordonner les actions entre grands pays.

Une autre question apparaît alors: qui seraient les pilotes d’une telle coordination ? Les Etats ? Non car trop politiques ; les entreprises ? Non car trop concurrentielles. Restent les banques centrales qui sont gardiennes de la stabilité monétaire et peuvent influencer l’investissement avec les taux d’intérêt.

 

Plus de coordination entre la BCE et la Réserve fédérale américaine, par exemple

 Dans un monde de plus en plus globalisé, toutes les économies et les marchés communiquent et interagissent instantanément. On peut donc penser aussi à la banque centrale du Japon, de Grande-Bretagne, du Canada… sans oublier les pays émergents. Point crucial que défend notamment Dominique Plihon, porte-parole du mouvement altermondialiste ATTAC. Il  prend pour exemple les facteurs d’instabilité générés dans des pays comme le Brésil ou la Chine par des décisions de politique monétaire prises par la BCE ou la FED américaine.

La démonstration parfaite de l’utilité d’une coordination entre banques centrales de tous les pays qui permettrait d'éviter ce genre de dysfonctionnement  aux effets ravageurs.

 

Si cela paraît si évident, pourquoi n’y a-t-on pas pensé avant ?

La coordination des banques centrales est une vieille lune qui remonte aux années 1980. Mais les banquiers centraux ont progressivement délaissé les objectifs monétaires pour se concentrer sur la gestion des objectifs d’inflation (maîtrise des prix). Est-on en train d’assister à un retour en grâce des banques centrales qui, malgré les nombreuses critiques dont elles font l’objet, pourraient finalement apparaître en dernier ressort comme artisans de la stabilité et donc de la reprise économique partagée ?  

Le regain d’activité viendra-t-il d’une relance monétaire ? On voit aujourd'hui les limites de la planche à billets qui tourne à plein régime, avec le Quantitative easing, et l’argent qui repart directement dans la spéculation financière.  

Le regain d’activité viendra-t-il plutôt d’une relance budgétaire, propre aux Etats souverains, pour favoriser l’investissement public et privé ? On touche alors au sujet sensible des déficits publics. Comment tout simplement relancer la consommation ? G7 qui vient de se refermer au Japon n’a pas tranché.

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