Raphaël Baudet, un ancien directeur financier reconverti patron de PME
Dans sa vie d'avant, Raphaël
Baudet était directeur financier d'un
groupe américain installé en France. "J'en avais marre de parler à longueur
de journée de faire des économies, de réduire les coûts. J'ai voulu passer à
autre chose" , dit ce jeune quadragénaire. Et le voici désormais patron
d'une petite usine de dix salariés, perchée sur les monts du Velay, à la campagne : "Je gagne deux fois moins que lorsque j'étais
salarié d'un groupe. J'ai investi 225.000 euros dans mon entreprise. Cela
représente toutes mes économies, tout ce que j'ai pu gagner depuis un peu plus
de 20 ans."
Raphaël Baudet s'est donc spécialisé
dans la carrosserie pour les camionnettes. Et il s'est associé à d'anciens
salariés d'un garage voisin, qui eux aussi ont investi presque toutes leurs
économies. Le patron de Solight défend le produit qu'il espère vendre un jour
massivement : "C'est très
solide, c'est du nid d'abeilles alvéolaire, utilisé dans l'aéronautique. Pour
un véhicule de 20m3, cela pèse 400 kilos de moins qu'une carrosserie
traditionnelle", explique-t-il .
Le rêve d'une carosserie 100% made in France
Ce qui permet soit de mettre plus de
marchandises dans le véhicule, sans dépasser la limite autorisée par le code de
la route, soit de faire des économies de carburant.
Chez Solight, on réfléchit aussi à
la provenance des matériaux. On rêve d'une carrosserie 100 % made in France ,
même si ce n'est pas le cas pour l'instant : "Nous utilisons du panneau composite en polypropylène. Aujourd'hui
ce matériau vient principalement de Chine et d'Allemagne. Mais dans un délai
relativement court, on sera capable de s'approvisionner à quelques centaines de
mètres de chez nous. Même si c'est un peu plus cher, je préfère faire appel à
des entrepreneurs locaux. Il faut imaginer qu'en Chine, il y a des désagréments
au niveau du contrôle de la qualité et des délais qui sont des freins."
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Raphaël Baudet est donc attaché à
une certaine forme de patriotisme économique. Mais il y a plus urgent pour lui,
il doit trouver vite des clients pour faire vivre dix salariés. Car sa société
est toute jeune, elle n'a été créée qu'en août dernier et elle ne gagne pas
d'argent pour le moment : "On
reste une start-up industrielle, ça veut dire beaucoup de matériel avec des
emprunts importants à rembourser. C'est difficile aujourd'hui, mais je pense
que l'on va parvenir à se développer."
L'espoir de ce patron vient surtout
des négociations qu'il mène avec une grande marque française de véhicules. Elle
pourrait lui passer commande...
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