Présidentielle 2012 : maîtrise des dépenses publiques pour tous les candidats, mais...
Plus qu’une volonté, c’est une nécessité. Il en va de la crédibilité de chacun. Car la donne a changé depuis la précédente élection présidentielle. Début 2007, la dette publique de la France était de l’ordre de 1.100 milliards d’euros (64% du Produit Intérieur Brut). Fin 2012, cette même dette devrait approcher 1.800 milliards (quelque 85% de la richesse nationale). Et ce n'est pas la faible croissance économique de la France qui va contribuer à améliorer les comptes. En 2007, les candidats avaient bâti leurs programmes sur une croissance de l’économie française de 2%... pour 2012, c’est entre 0.5 et 0.7%. Les ordres de grandeur ont radicalement changé.
***Redressement des finances publiques, nœud gordien des différents programmes mais, évidemment, chaque candidat n’a pas la même méthode pour y parvenir.
La rigueur apparaît comme un véritable point de clivage… jusqu’au sein de la gauche, entre François Hollande et Jean-Luc Mélanchon, au point de créer un obstacle à un rapprochement PS / FRONT DE GAUCHE (Mélanchon accusant Hollande d’être trop rigoureux). Quant aux échéances d’un retour à l’équilibre des finances publiques, elles varient selon les candidats : Nicolas Sarkozy et François Bayrou tablent sur un équilibre retrouvé en 2016 ; François Hollande parle de 2017 en fin de législature, Marine Le Pen 2018… pour Jean-Luc Mélanchon et Eva Joly c’est ‘’advienne que pourra’’.
Pourquoi ces différentes échéances ?
Et bien parce qu’elles varient en fonction des remèdes employés. Ne rentrons pas dans la querelle des chiffres… regardons plutôt « l’esprit et la lettre » des programmes. Jean-Luc Mélanchon veut créer un nouveau barème d’impôt avec une dizaine de tranches contre 5 aujourd’hui et contracter un emprunt auprès de la Banque Centrale Européenne pour payer la dette. Marine Le Pen entend rendre fiscalement attrayant l’utilisation de l’épargne des Français pour alléger la dette. François Bayrou met le paquet sur la limitation des dépenses sans toucher aux salaires des fonctionnaires… quant à François Hollande et Nicolas Sarkozy, tous deux se défendent d’alourdir la facture mais un consensus émerge autour de l’inéluctable augmentation des prélèvements obligatoires. Redresser les comptes, c'est à coup sûr une hausse d'impôts dans les prochaines années… il serait peut-être temps de le dire clairement.
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