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Pourquoi la reprise américaine n'aide pas encore l'économie européenne

Aux Etats-Unis, la croissance économique a été meilleure que prévue au troisième trimestre, confirmant la reprise amorcée au printemps. Cette reprise peut-elle profiter au reste du monde en général, et à l’Europe en particulier ? Rien n'est moins sûr.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Traders au New York Stock Exchange © Maxppp)

Depuis la crise financière qui démarré en 2008, l’économie américaine est celle qui a le plus rebondi. Entre juillet et septembre, le PIB américain – la richesse produite par le pays – a progressé de 3,9%. Près de 4% de croissance sur 3 mois… on croit rêver !

Cette évolution permet-elle pour autant au continent américain d’accompagner les autres pays sur la voie de la reprise ? Rien n’est moins sûr.

Le dynamisme américain tranche avec les difficultés des autres grandes économies mondiales : le Japon vient de retomber en récession ; l’expansion de la Chine est moins vigoureuse qu’elle ne fut… l’économie américaine ne peut pas jouer les pompiers solitaires.

 

Economie américaine égoïste ?

 

La reprise américaine ne profite pas à la zone euro car elle est essentiellement tirée par la consommation de produits fabriqués sur le sol américain. Comme les Etats-Unis n’ont pas besoin d’importer, ou très peu, l’Europe ne peut pas leur exporter.

Deux éléments expliquent aussi l'actuel dynamisme outre-Atlantique : les ménages consomment plus et les entreprises investissent plus. Les investissements américains ont augmenté de 5% au troisième trimestre.

Ajoutons à cela la compétitivité des Etats-Unis : faible coût du travail, faibles prix de l'énergie grâce notamment aux gaz de schiste. Conséquence : les américains continuent de gagner des parts de marché aux dépens de la zone euro.

 

Nous sommes donc livrés à nous-mêmes en Europe ?

 

C'est un peu le principe du "aide-toi, le ciel t'aidera’’. Nous venons de voir pourquoi les Etats-Unis reprennent des couleurs : compétitivité, investissement, consommation. Et bien c'est ce que prévoit le plan que le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker va présenter ce mercredi 26 novembre à Bruxelles.

N'est-ce pas aussi ce que notre ministre de l'Economie Emmanuel Macron prévoit dans sa future loi pour l'activité ? Emmanuel Macron accusé de faire le jeu du patronat. Aux Etats-Unis, on a enterré ce débat depuis longtemps.

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