1,37 dollar. Pour mémoire, l'euro a été introduit début 2000 à1,17 face au billet vert. Evidemment, quand l'euro est plusbas, cela facilite nos exportations car on vend nos produits moins chers. Parcontre, lorsque l'euro est plus fort (ce qui est le cas aujourd'hui), leraisonnement est inverse : il rend nos produits plus chers àl'exportation. Pourquoi en est-on là aujourd'hui ? Et bien il y aplusieurs écoles. Pour certains, si l'euro s'envole, c'est parce que lesinvestisseurs ont confiance en l'Europe et pensent que la crise est derrièrenous. Pour la deuxième école (pas trop éloignée), les investisseurs préfèrentacheter de l'euro car ils l'estiment plus sécurisé que le dollar au moment oùles incertitudes persistent sur la capacité des Etats-Unis à réduire leurpropre dette. Enfin, troisième école (pessimiste) pense que l'on est entré dansune véritable guerre des monnaies avec en arrière plan une offensivecommerciale : c'est à celui qui aura la monnaie la plus compétitive pourpouvoir exporter plus facilement.Et qui a raison finalement ? Un peu tout le monde. Un pays tire sa richesse et sapuissance de son industrie exportatrice. Ce qui n'est plus de cas de l'Europedu Sud (France, Italie, Espagne), contrairement aux pays du Nord (Allemagne,Pays-Bas, Finlande, Autriche). Avant d'être un problème international, laparité de l'euro est déjà un souci interne à l'Europe. L'Europe du Nord plusindustrialisée peut résister plus facilement à un euro fort que l'Europe duSud. Et qu'elle est la triste variable d'ajustement qui nous permet de garderle peu de compétitivité de nos produits ? : l'emploi et les salaires.Cette situation, nos grands concurrents internationaux en sont pleinementconscients... business is business... c'est la guerre des monnaies et l'Europeest aujourd'hui trop divisée pour y faire face. Tant que l'euro ne redescendra pasau moins à 1,10 / 1,15 dollar, inutile de parler de croissance.L'une des solutions relève donc, aussi, du politique ? Oui,et pour en sortir, il faut de la volonté. Au niveau national d'abord avec unevraie politique industrielle qui réunisse dans un même état d'esprit patrons,partenaires sociaux et législateur. Au niveau européen ensuite... la BanqueCentrale Européenne gagnerait à être aussi offensive que la banque du Japon oula réserve fédérale américaine en matière de politique monétaire (mais c'estvrai que ses statuts issus du Traité de Maastricht l'en empêchent). Enfin restela parole... celle d'un pilote (si tant est que l'Europe en ait un en matière depolitique économique). Après Jean-Claude Juncker, le nouvel homme providentiel,président de l'Eurogroupe, s'appelle Yé-roune Deil-Seul-Bloum... on attend saprise d'armes avec impatience.