Ordinateurs Thomson, le retour
C’est surtout une de ces histoires sympathiques dont entend parler de plus en plus, entre relocalisation et patriotisme économique. Un phénomène est effectivement en train de se produire. Nationalisé en 1981 en raison de grandes difficultés financières, Thomson CSF sera re-privatisé en 1998 avant d’être finalement démantelé en 2000 : l’activité défense devenant le groupe Thales – qui existe encore aujourd’hui – et la partie électronique reprise par Technicolor.
Aujourd’hui, par le biais de licences, une entreprise française inconnue du grand public, Hdw, exploite la marque Thomson pour l’informatique dans tous les pays de l’union européens. Elle compte aussi pour clients BlackBerry, Asus ou Plantronix pour qui elle développe des solutions de haute technologie sur mesure.
C’est cette société qui va commercialiser de nouveau les ordinateurs mythiques
Il ne faut pas s’attendre à retrouver dans les rayons les vieux "télé-ordinateurs" comme on les appelait à l'époque – les TO7 et autres MO5 – , qui ont bercé des générations de jeunes informaticiens dans les années 80. Les modèles qui ne devraient pas tarder à arriver dans les boutiques ces prochaines semaines seront utilisables comme PC ou tablettes, compatibles avec Windows ou Androïd, avec, promet HDW, 2 ou 3 jeux de conception française.
Ce retour des ordinateurs Thomson, marque-t-il celui d’un produit spécifiquement français sur le marché ?
Hdw a été créée il y a 6 ans par le bien nommé Stephane Français, un ancien salarié du distributeur informatique Surcouf. Ses machines sont conçues, dessinées, en France mais, comme 95% du matériel informatique aujourd’hui, sont assemblées en Asie, essentiellement en Chine, en Corée et à Taïwan. La volonté de Stephane Français est de produire tricolore dès que possible. Une relocalisation est ainsi à l’étude pour la fabrication d’un modèle d’ordinateur haut de gamme. Il est question de s’installer du côté de Montceau-les-Mines en Saône et Loire pour profiter de l’usine Qooq qui fabrique la tablette spécialisée dans l’art culinaire.
Comment expliquer que des marques reviennent ainsi sur le devant de la scène après être tombées dans l’oubli pendant des années ?
Des marques disparaissent, soit parce qu’elles font faillites, soit elles sont volontairement écrasées, détruites, pour des raisons marketing. Parfois ce furent de grandes marques, celles qui, quand elles disparaissent, nous manquent, entrainent une certaine nostalgie. Les relancer, c’est alors profiter de leur aura pour le transformer en succès commercial.
Les exemples sont nombreux : Balanciaga, Bugatti… ou, plus modeste, chez nous en France, le fameux Solex, créé en 1905, racheté en 1988 par Fiat puis en 2013 par la société Easybike… Easybike, spécialisée dans les vélos à assistance électrique qui annonce le retour de Solex pour cette année et la relocalisation d’une partie de sa production en France, à Saint-Lô précisément.
Finalement, le dicton dit vrai : c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. Une marque déjà connue réveille l’imaginaire collectif et permet des économies en publicité. C'est l'autre avantage de faire renaître des noms connus. Notoriété et marketing feront toujours bon ménage.
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