Cet article date de plus de dix ans.

Numéricable l'insatiable

Tout Info, tout éco Emmanuel Cugny Du lundi au vendredi à 6h55.

Rien n'arrête Numéricable dans sa conquête des télécoms en Europe. Alors qu'il vient à peine de digérer SFR, le câblo-opérateur français s'attaque maintenant au Portugal

Lise Jolly

Radio France

Publié le 01/12/2014 06:30 Mis à jour le 01/12/2014 06:46

Temps de lecture : 2min

Tout semble sourire au milliardaire franco-israélien Patrick Drahi que le grand public vient de découvrir à travers l'opération sur SFR, racheté au nez et à la barbe de Bouygues Télécom pour quelque 18 milliards d'euros.

Il y a une semaine, l'autorité de la concurrence lui donnait le feu vert pour mettre la main sur Virgin Mobile pour 350 millions d'euros. Cette fois – l'information a été confirmée dimanche soir – le groupe Altice maison-mère de Numéricable engage des négociations exclusives avec Portugal Telecom, l'opérateur historique portugais, pour lequel elle fait une offre de reprise de 7 milliards et demi d'euros. Patrick Drahi a mobilisé pas moins de 5 banques sur ce dossier dont Goldman Sachs et Crédit Suisse qui financeront intégralement l'opération.

Le Portugal n'est pas une première pour Altice

Le groupe y détient déjà une société de télécom pour entreprises ainsi qu'un câblo-opérateur. Le rachat de Portugal Telecom va donc être l'occasion de développer sa stratégie dans le pays. Pour remporter la mise, Patrick Drahi a promis la création de 4000 emplois sur place.

Mais qu'est-ce qui motive ainsi l'homme d'affaire ?

Patrick Drahi entend s'imposer comme un acteur incontournable dans la fibre optique pour l'internet très haut débit, la télévision payante et le quadruple-play (la combinaison de l'ensemble : internet, mobile, fixe et télé).

Numéricable vient de passer numéro deux des télécoms en France derrière Orange et, même s'il s'en défend, on lui prête maintenant la volonté de mettre la main sur Bouygues Télécom.

Tout cela a un prix... et ce n'est pas donné

Pour financer ses ambitions, Altice puise dans sa confortable trésorerie et puis s'endette. Selon certaines sources, Numéricable-SFR est déjà endetté à hauteur de près de 12 milliards d'euros.

Avec toutes opérations, on assiste en réalité à la naissance d'un nouvel opérateur géant qui va permettre de dégager des marges supplémentaires, de miser sur la qualité du service et contribuer ainsi directement à calmer la guerre des prix ravageuse pour le secteur.