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Notation, quand la BCE aide la France

L'agence de notation Standard and Poor's a dégradé la note de la France. Elle n'y avait pas touché depuis janvier 2012. Cette information tombe au lendemain de la baisse du principal taux d'intérêt de la banque centrale européenne. Le calendrier fait bien les choses.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Il n'y a aucune relation de cause à effet entre les deux informations mais la baisse d'un quart de point du principal taux directeur de la BCE, ramené à 0.25%, tombe à un moment idéal pour la France. La note de Standard and Poor's passe de AA+ avec perspective négative, à double A avec perspective stable. En soit, ce n'est pas la fin du monde mais toute dégradation est un mauvais signal envoyé aux investisseurs qui achètent de la dette française. Donc on pourrait se dire ce matin : Paris va devoir payer plus cher pour rembourser sa dette. Pas forcément.

Pourquoi ?

L'annonce de la BCE hier va aider la France dans son "malheur". La baisse du principal taux d'intérêt par la banque centrale pourrait compenser en partie une éventuelle hausse des taux auxquels Paris emprunte pour rembourser sa dette. Les conditions de remboursement à 10 ans ont d'ailleurs légèrement baissé hier après l'annonce de la BCE. Donc pas de panique... même si la décision de Standard and Poor's tombe à un très mauvais moment pour François Hollande, déjà fort occupé avec la fronde contre sa politique économique et fiscale.

Restons sur les taux d'intérêts en Europe. En quoi la baisse annoncée hier par la BCE est importante pour notre quotidien ?

Il y a trois niveaux : nous - citoyennes et citoyens -, les entreprises et les banques. Pour les emprunteurs, la première conséquence immédiatement visible, c'est le coût du crédit qui s'allège. Si vous allez voir votre banquier ce matin pour obtenir un crédit, rappelez-lui le geste de la BCE hier. Pour les entreprises, ce sont aussi - si les banques jouent le jeu - de meilleures conditions pour emprunter et investir. Enfin, les banques qui vont bénéficier d'un allègement du coût de l'argent pour se refinancer entre elles.


On voit la volonté du Président de la BCE Mario Draghi de participer à la relance de l'économie mais tout le monde n'est pas d'accord en Europe*

A commencer par les Allemands. Selon les banques berlinoises, cette baisse de taux, non seulement ne fera rien pour l'économie, mais elle pénalisera les épargnants allemands. On peut simplement rappeler à nos amis d'outre-Rhin qu'un repli des taux permet de faire baisser un peu l'euro... ce qui n'est pas mal pour nos exportations (mais ca, c'est vrai, ce n'est pas leur problème en ce moment. Egoïste Angela). Et puis Mario Draghi a pris cette décision pour juguler les risques de déflation qui menacent... une baisse des prix généralisée conjuguée à une baisse des salaires. Cela, en ce moment, l'Europe ne peut pas se le permettre.

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