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Les retraités du privé ont fini de manger leur pain blanc

De nouvelles mesures d'économies sur les retraites complémentaires sont à prévoir ! Le MEDEF et les syndicats ses sont retrouvés hier pour une troisième séance de négociation sur l'avenir des régimes AGIRC (pour les cadres du secteur privé) et l'ARCCO (pour l'ensemble des salariés du privé). Les retraites seront-elles revalorisées le 1er avril prochain ?
Article rédigé par franceinfo
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Rien n'est moins sûr ! Dans l'Union européenne, la France est le pays qui dépense le plus pour la protection sociale par rapport à son PIB. Eurostat place Paris devant les pays scandinaves et l'Allemagne... les pensions de vieillesse représentent la plus grosse part du gâteau. Dans ce contexte, syndicats et patronat, qui gèrent les régimes complémentaires de retraites, négocient pour trouver les pistes susceptibles de stopper les déficits.  Excédentaires en 2009, les 2 régimes que vous venez de citer affichent aujourd'hui un trou de 6 milliards et demi d'euros et si rien n'est fait, le déficit dépassera les 10 milliards en 2017. 2017 c'est demain... or, ce dont a besoin l'assurance retraite (complémentaire comme régime de base) est par définition une réforme de long terme pour coller à ce qui se fait partout ailleurs en Europe. Mais pour parer au plus urgent, une piste est de plus en plus évoquée : celle de la désindexation des pensions complémentaires par rapport à l'inflation.

C'est à dire que les pensions versées aux retraitées ne suivraient pas la hausse des prix

C'est ce que propose le MEDEF. Concrètement, en 2013, l'inflation devrait atteindre 1,8%. Si l'on suit le patronat, la revalorisation des complémentaires serait d'un point et demi inférieur à la hausse des prix (c'est à dire de 0.3% seulement), puis de 1 point les années suivantes jusqu'en 2017. On gagnerait ainsi 4 milliards sur 3 ans mais les pensions seraient pratiquement gelées. Et ce n'est pas fini... le MEDEF propose également de rogner dès le 1er janvier 2014 sur les pensions de réversion (perçues en majorité par les veuves) en  les faisant passer de 60 à 56%... et de les calculer au prorata des années de mariage. De tout cela les partenaires sociaux reparleront début février pour un accord final attendu en mars. Evidemment, les syndicats poussent des cris d'orfraie... seule la CGT dit " pourquoi pas la désindexation" mais à condition que le MEDEF accepte une hausse des cotisations patronales (pour l'instant c'est niet).

Le gouvernement a-t-il d'autres idées ?

Oui mais guère plus réjouissantes... le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, reconnaît que l'idée du MEDEF d'une désindexation est séduisante... entendez : pourquoi ne pas l'appliquer aussi au régime de base. Patrons et gouvernement ont tord de voir chez les retraités une population inactive taillable à merci. D'abord, cette population a donné par son travail et peut prétendre à un repos rémunéré mérité. Ensuite, ce serait rogner encore un peu plus sur un pouvoir d'achat déjà entamé par la taxe exceptionnelle de 0.3% applicable depuis le 1er janvier. Enfin, la réforme du financement des retraites ne doit pas occulter celle de la santé. Cette population désormais retirée du marché du travail pourrait monétiser son capital disponible pour prendre en charge la dépendance. Une fiscalité plus lourde les en empêcherait donc. Affaire à suivre comme l'on dit... une chose est sûre : les retraités ont fini de manger leur pain blanc.

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