Les pétromonarchies préparent activement l'après-pétrole
Nul n’est prophète en son pays et l’agence Standard & Poor’s le rappelle aux dirigeants des puissantes pétromonarchies : un prix du baril de brut durablement bas pourrait non seulement ralentir les économies locales mais aussi affecter sérieusement leurs projets d’infrastructures et se traduire par des déficits budgétaires.
Il faut savoir qu’en moyenne, les revenus pétroliers des pays qui composent le Conseil de Coopération du Golfe – Arabie Saoudite, Barhein, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweit – constituent près de la moitié de leur PIB et les ¾ de leurs exportations.
Comment expliquer cette baisse des prix du pétrole ?
C'est la loi de l'offre et de la demande. Il y a plus de pétrole disponible que l’industrie mondiale n’en réclame. Cela à cause d’une économie mondiale incertaine et un dollar qui se renforce sur la scène internationale, notamment face aux monnaies asiatiques.
Concrètement : nous sommes en ce moment à 77 dollars le baril. Il y a encore quelques années – en 2008 notamment – nous atteignions les 120/130 dollars. Les prix du brut sont au plus bas depuis trois ans, avec une accentuation depuis le mois de juin dernier : les cours ont perdu plus du quart de leur valeur.
Ces pays préparent l’après pétrole
Chez eux aussi la transition énergétique est en marche. Pas vraiment telle qu’on la conçoit chez nous puisque, dans le cas des Emirats arabes unis, par exemple, on projette la construction de quatre centrales nucléaires d’ici 2020. Quatre centrales dont la production d’électricité permettra d’éviter l’émission de 12 millions de tonnes de C02 par an. L’atome au pays de l’or noir : qui l’eut cru ?
Il y a également le solaire avec la centrale Sham 1 , mise en service l’année dernières aux Emirats. La plus grande centrale solaire à concentration du monde sur une surface équivalent à 260 terrains de foot. Objectif : produire 7% d’électricité renouvelable d’ici à 2020.
Oui, quelque chose est en train de se passer dans cette région du monde. Quand les émirs, comme hier celui du Koweit, appellent à faire des économies budgétaires, on peut se dire que la situation est pour le moins délicate.
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