Les agences de notation sont-elles légitimes ?

Parmi les agences de notation les plus connues : Standard and Poor’s, Fitch Ratings, et donc Moody’s, qui a fait descendre la France, vendredi, du rang Aa1 à Aa2. Autant dire de 18,5 sur 20 à 18,25…

En réalité, les agences de notation, c’est plus un business qu’un véritable thermomètre conjoncture.  Ces agences sont nées au début du XXème siècle aux Etats-Unis. Le développement du chemin de fer demandait des capitaux et les prêteurs voulaient savoir si les entreprises qui empruntaient étaient viables et pouvaient rembourser, à terme. John Moody a flairé le bon coup… il saisit le marché et créé son agence d’études statistiques pour dire si telle ou telle entreprise est viable ou non. 

Ces agences sont-elles encore justifiées aujourd’hui ?  

Les agences ont plusieurs types de clientèles : les entreprises privées, les collectivités locales et les Etats. Les entreprises privées ont recours aux agences de notations pour prouver leur sérieux auprès des investisseurs. Les agences délivrent des bonnes ou des mauvaises notes. Les entreprises payent pour être notées. 70.000 dollars – environ 62.000 euros – pour engager le processus de notation. A quoi il faut ajouter la souscription d’un abonnement de surveillance qui peut atteindre la moitié de la mise de départ. Enfin, les commissions perçues par l’agence en cours d’année.

Est-ce pareil pour les Etats ?

Contrairement aux entreprises privées, les Etats ne payent pas les agences pour être notés. Vendredi, Moody's a dégradé la note de la France à cause de sa ‘’faible croissance’’ et des ‘’contraintes politiques’’ qui pèsent sur les finances publiques. En creux : le gouvernement doit être plus audacieux dans ses réformes. Cet avis tombe deux semaines avant la présentation du projet de budget 2016.

Malgré tout, la France continue de racheter sa dette à des taux d’intérêt très bas, nuls ou en dessous (taux négatifs), signe de la confiance des investisseurs dans ‘’la signature’’ France.

Donc beaucoup de bruit pour rien ?  Les agences de notation peuvent dire merci à la crise. A l’instar de la Cour des comptes, les agences de notation sont en quelque sorte la mouche du coche. On émet des avis, on publie des rapports mais pour quel résultat final ? C’est toute la question.