Lente reprise de l'économie française
L'interaction entre le pouvoir en place et la conjoncture économique, c’est un peu le jeu de la poule et de l'œuf. On ne sait pas qui de l’un est à l'origine de l'autre. Si le chômage augmente, c’est la faute au Président... inversement, si le chômage baisse, ce n’est jamais grâce au Président. Loin des querelles politiciennes, voyons ce qu'il en est sur le plan économique. La fin 2011 n’a pas été bonne et le début 2012 n'est pas meilleur. Mais tout n’est pas perdu. Selon l'INSEE, l'année commence au ralentit et le rythme devrait s'accélérer dès le mois d'avril avec une progression attendue du PIB de 0.2% au deuxième trimestre. Pour l'ensemble de 2012 cette fois, le gouvernement relève sa prévision de croissance économique de 0.5 à 0.7%.
Et pourtant… fin 2011, on parlait de récession en France ! C’est déjà du passé ?*
Pour la France oui. Pour qu’il y ait récession, la croissance économique doit être négative pendant deux trimestres consécutifs. On croyait que cela allait se produire entre le dernier trimestre 2011 et les trois premiers mois de 2012 mais, oh surprise : à défaut d’être en dessous de zéro, notre économie a progressé de 0.2% entre octobre et décembre dernier. Quant au premier trimestre 2012, il devrait se solder par une croissance, certes nulle, mais pas négative. CQFD. On a senti le vent du boulet mais on ne s’est pas pris l’ ‘’obus récession’’ dans la figure contrairement à l'Irlande, la Grèce, l'Italie et l'Espagne.
Mais si l’activité repart... c’est grâce à qui, et grâce à quoi ?*
C’est grâce aux entreprises que l’on accuse, à tord, de ne plus investir. Le crédit est de plus en plus cher mais la source n’est pas tarie. C’est l’investissement qui a permis à l’économie de tenir la tête hors de l’eau à la fin de l’année dernière. Alors, c’est vrai, tout n’est pas rose. Le chômage va continuer de progresser, les ménages vont continuer de voir leur pouvoir d’achat rogné, les dépenses publiques freiner… mais force est de constater que le contexte change. L’économie mondiale n’est pas au meilleur de sa forme mais elle montre des signes très clairs de résistance. J’en veux pour preuve notamment la hausse des prix du pétrole : outre la spéculation et les conflits géopolitiques, la demande de brut est forte, très forte, dans certaines régions comme en Asie où il faut alimenter les machines qui tournent à plein régime. Cette conjoncture internationale, le prochain locataire de l'Elysée ne pourra qu'en profiter, à condition de savoir accompagner le mouvement par une politique économique et fiscale adaptée.
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