Le va-tout de Renault et Peugeot
L'automobile joue une partie de son avenir avec d'ultimes
négociations chez RENAULT qui doit trouver un accord final sur la compétitivité
de l'entreprise. Le projet porte notamment sur la suppression de 8260 emplois
en France d'ici à 2016, soit 15 des effectifs, à priori sans fermeture de site
ni licenciement. la direction de la marque au losange demande également le gel
des salaires cette année, un allongement du temps de travail, une plus grande
mobilité des salariés... dans la balance enfin : une augmentation des sites de
production pour préserver l'avenir du groupe. Réunion également demain chez PSA
PEUGEOT CITROEN sur la restructuration à venir du groupe... ca sera normalement
la dernière séance de négociations.
PSA où l'idée de voir l'Etat prendre une participation a été
évoquée à la veille du week-end...
C'est le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac qui a
émis cette hypothèse, immédiatement recadré par son collègue de Bercy Pierre
MOSCOVICI ("pas à l'ordre du jour" a-t-il déclaré) et le Premier
ministre en personne... "PSA ne le demande pas" a insisté Jean-Marc
AYRAULT. Qu'à cela ne tienne... le message est on ne peut plus précis : le
gouvernement ne laissera pas tomber PSA mais il est hors de question de prendre
une participation directe dans le constructeur. L'Etat détient 15% de
Renault... pourquoi pas Peugeot par le biais, par exemple, du FSI, le Fonds
Stratégie d'Investissement mais pour l'instant : silence radio. D'autant que
l'Etat a déjà investi plusieurs centaines de millions d'euros pour soutenir la
branche financière du groupe (Banque PSA Finance) et détient à ce titre un
droit de regard. Mais PSA qui s'apprête
à annoncer un déficit record de quelque 6 milliards d'euros a le couteau sous
la gorge. Depuis l'été 2011, le groupe perd 200 millions d'euros par mois, a
déjà réalisé une augmentation de capital d'un milliard d'euros avec l'aide de
GENERAL MOTORS qui détient désormais 7% de la marque au lion.
L'américain General Motors qui s'est lui-même redressé aux
Etats-Unis... peut-être un exemple pour PSA...
General Motors nationalisé en 2009 par Barack Obama et qui a
permis au groupe de réaliser à peine deux ans plus tard un méga bénéfice. Mais
comparaison n'est pas raison... ce redressement de General Motors s'est fait à
dimension américaine. En échange de la nationalisation, le gouvernement a
obtenu du groupe une profonde restructuration avec à la clef plus de 10.000
suppressions de postes et la fermeture d'une dizaine d'usines... ce qui a
permis à l'entreprise de se redresser, devenir profitable et de recréer des
emplois. En France, nous en sommes loin... il va pourtant falloir trouver une
solution, rationaliser et moderniser
notre outil de production automobile mais pour quel marché en Europe ? C'est
l'autre question.
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