Le spectre de la récession : le pire n'est jamais sûr...
Le pire n’est jamais sûr. La récession signifierait que sur deux trimestres à la suite, les Etats-Unis connaitraient une baisse de leur activité, une perte de richesse. Pour l’Amérique, la dernière récession remonte à 2001, après l’éclatement de la bulle Internet, mais le rebond a été très rapide. Evoquer la crise de 29, c’est laisser entrevoir de longues années de dépression et une contagion planétaire. Sans aller jusqu’au scénario catastrophe, les experts en prévisions sont partagés. Ce qui est sûr, c’est que l’économie des Etats-Unis va connaître un très sérieux coup de pompe, car il y a moins de crédit à injecter et plus d’inflation. Le Fonds monétaire international, qui tablait sur une croissance américaine de 1,9% l’an prochain, va revoir son chiffre à la baisse. Jusqu’à présent, quand les Etats-Unis s’enrhument, le monde est malade. Toute la question est de savoir si, cette fois encore, ils restent la seule locomotive de l’économie planétaire. Ou si la très forte croissance des pays émergents – Chine, Inde, Brésil – avec leur soif de rattraper leur retard et leurs réserves financières, va prendre le relais d’une Amérique défaillante pour limiter les dégâts.
Donc il ne faut pas être trop pessimiste ?
Il y a effectivement une chance de voir ce monde émergent tirer la croissance, avec un bémol quand même : le dynamisme chinois ne provient pas tellement de son marché intérieur mais du fait que la Chine est l’atelier du monde. Ce sont les étrangers, et notamment les Américains, qui soutiennent l’économie chinoise en achetant ses produits, plus que les Chinois eux-mêmes. Pour la majorité d’entre eux, la consommation reste un luxe, d’autant que la hausse des prix frappe aussi là bas. Il y a quelques semaines, une bousculade dans un Carrefour au sud du pays a fait trois morts à cause d’une promotion sur… des bouteilles d’huile !
Et pour la France, d’un mot, comment ça se présente ?
Pas plus tard qu’hier, Bercy a maintenu ses prévisions de croissance autour de 2,25%. Plus que ce qu’anticipent les économistes. Pour limiter l’impact du ralentissement mondial, le gouvernement mise essentiellement sur le moteur qui tient bon : celui de la consommation. C’est le sens des mesures sur le pouvoir d’achat. Ca ne remplace pas des réformes de fond pour rendre les entreprises plus performantes mais c’est important pour maintenir le moral des ménages. Car l’optimisme est aussi une composante de la croissance. La récession n’est pas une fatalité.
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