Le Père Noël passera quand même !
Nicolas Sarkozy s’est refusé jeudi à jouer les Père Noël mais la commande passée aux entreprises devra quand même être livrée au pied du sapin, ou presque. Ce n’est pas sur fonds public – ou très peu - que le pouvoir d’achat est relancé, mais moyennant un coup de pouce donné par les entreprises en échange de l’allègement des contraintes sur les 35 heures. Voilà le schéma général. Restait à prouver qu’il ne s’enliserait pas dans les méandres de la négociation sociale. D’où les annonces tambour battant du week-end, destinées à montrer que pour partie au moins, les mesures promises vont se traduire très vite dans les porte-monnaie. Pour ceux qui travaillent dans des entreprises employant plus de 50 personnes – en gros la moitié des salariés du privé – il sera possible de retirer à partir du 1er janvier jusqu’à 10 000 euros de son plan d’épargne entreprise, sans payer d’impôt. Dans les moins de 50, les chefs d’entreprise pourront accorder une prime de 1 000 euros exonérée de charges sociales. C’est incitatif pour les patrons, surtout à cette période de l’année où beaucoup de primes ont déjà été programmées. L’échange RTT contre salaire peut aussi se faire rapidement. Après un mois de novembre difficile, le gouvernement veut redonner le moral aux salariés consommateurs à l’approche des fêtes. Un paquet salarial pour l’hiver après le paquet fiscal de l’été.
Justement, est-ce que ces mesures auront beaucoup d’impact sur la consommation ?
Selon l’UMP, elles injecteraient immédiatement plus de 15 milliards de pouvoir d’achat. C’est très peu pour la machine économique en regard des 1 200 milliards consommés chaque année par les Français. Mais le montant est plus significatif, si on le rapporte à ce qui a le plus augmenté : le logement, l’essence, les prix alimentaires, qui représentent un peu plus de 400 milliards de dépenses. Ca permet d’atténuer les effets de l’inflation ressentie depuis la rentrée. C’est bien l’objectif politique du moment recherché par Nicolas Sarkozy. En revanche, il y a deux écueils : ça ne concerne pas tout le monde. Le rachat des RTT, par exemple, c’est surtout pour les cadres dans les grands groupes. Et puis il n’est pas sûr que tout cet argent aille dans la consommation. Une partie sera à nouveau épargnée. Pour le reste, le risque, c’est qu’au lieu de renforcer les entreprises françaises, les milliards dégagés partent surtout dans les écrans plats fabriqués dans les usines chinoises. Noël, c’est aussi ça…
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