Le nucléaire à la croisée des chemins et à l'heure des choix
En quelques années, la vieille dame de Fessenheim est devenue, bien malgré elle, un double symbole.
Symbole des concessions à faire à un camp écologiste historiquement opposé à l’atome et vivier électoral utile.
Symbole d’une lente descente aux enfers d’un secteur – le nucléaire – en profonde mutation.
La déroute financière du groupe Areva apparue au grand jour la semaine dernière avec l'annonce d'une perte de 5 milliards d'euros et une dette de 6 milliards en est la triste illustration, l’inéluctable conséquence.
De quand date cette descente aux enfers, du secteur nucléaire en général, et d’Areva en particulier ?
La descente aux enfers s’est déroulée en à peine dix ans. Le modèle économique et énergétique tel qu’imaginé et construit autour de l’atome dans les années 2000 a volé en éclats.
Le nucléaire fait partie de ces secteurs lourds, au cycle long, auquel il est difficile de donner de la flexibilité.
Encore plus difficile dans un espace-temps contraint par la tragédie japonaise de Fukushima qui a changé notre regard sur ce type d’énergie, et alourdi les normes de sécurité devenues très coûteuses.
Fukushima 2011 a succédé à la crise financière de 2008, aux déboires à répétition autour du réacteur nouvelle génération EPR, à l'émergence des énergies renouvelables et du gaz de schistes, aux carences d'une gestion étatique plus politique que réellement stratégique, et puis... à de simples mésententes sur le plan humain. L'échec de la greffe entre Anne Lauvergeon (fondatrice d'Aréva) et Henri Proglio (Edf), à la fin des années 2000, a laissé des traces.
Comme Areva, le nucléaire est à la croisée des chemins et à l'heure des choix
Le destin d'Edf et Areva est aujourd'hui intimement lié comme celui de leurs nouveaux patrons (Jean-Bernard Lévy pour Edf ; Philippe Knoche et Philippe Varin pour Areva).
Il en va de l’avenir d’un secteur industriel tout entier, de milliers d’emplois, de notre indépendance et de notre souveraineté énergétique.
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