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Le mauvais temps gonfle la facture énergétique

Le mauvais temps coûte cher. Les intempéries de ces derniers mois ont pesé sur de nombreux secteurs d'activité mais aussi, lourdement, sur la facture de gaz et d'électricité des particuliers.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Avec des températures de 3°6 en moyenne au 1er trimestre, soit plus de 2° en dessous des normales saisonnières, les radiateurs, chaudières, cheminées et pompes à fuel ont tourné à plein régime. Si l'on ajoute un mois de mai le plus froid de l'hiver... le bilan est une surconsommation d'énergie sur l'ensemble sur premier semestre. Plus 9% pour l'électricité, 25% pour le gaz... les livraisons de fuel domestique ont flambé de 78%.
Le cabinet SIA CONSEIL a fait les comptes : le temps exécrable a renchéri les factures de chaque foyer de 80 euros en moyennes en cumulé depuis le mois de janvier.

Qui dit facture élevée pour le consommateur dit bénéfice pour les fournisseurs

En l'occurrence EDF et GDF-SUEZ. Sur le seul premier trimestre, le climat a permis à EDF de gonfler ses ventes de 460 millions d'euros. Pour GDF-SUEZ, le gain a été d'environ 200 millions. Est-ce pour autant tout bénéfice pour ces opérateurs ? Non. L'avantage est quasiment nul pour les deux énergéticiens car les marges commerciales en France sont de plus en plus faibles. Les tarifs réglementés - auxquels le gouvernement tient mordicus notamment pour des raisons sociales compréhensibles et légitimes - les tarifs réglementés sont en réalité inférieurs aux coûts supportés par les opérateurs.

Qu'est-ce qui explique cette différence ?

Notre dépendance énergétique. Aujourd'hui, l'Europe est essentiellement dépendante du gaz russe que Moscou nous vend à prix d'or, indexés sur le pétrole. Nos centrales thermiques qui permettent de transformer le gaz en électricité ne sont plus rentables et ferment les unes après les autres, ou au meilleur des cas sont mises sous cocon en attendant un meilleur avenir (en 2 ans, nous avons réduit notre production de quelque 11.000 Megawatteurs, l'équivalent de la production de plusieurs centrales nucléaires de Fessenheim). En cause : le charbon qui nous arrive des Etats-Unis, nettement moins cher que le gaz. Les américains bradent leur cock dont ils n'ont plus besoin grâce notamment à l'exploitation du gaz de schiste. Pendant ce temps, l'Europe fait du sur place, n'a aucune stratégie énergétique, victime de décisions bridées par des raisons plus politiques que scientifiques comme la question du schiste.
 
Des solutions existent...

Dans le mix-énergétique. Le gaz, on peut aujourd'hui aller le chercher notamment du côté de la rive sud de la Méditerranée. Excepté le Maroc et la Tunisie, l'Afrique du Nord regorge de ressources. On peut également penser à des pays comme le Liban ou Chypre... encore faut-il renforcer les accords euro-méditerranéens... nous en sommes loin.
Le gaz apparaît comme une énergie complémentaire aux renouvelables sans négliger le nucléaire et le reste. Ces pays du Maghreb n'attendent que le feu vert des pays du Nord pour collaborer... une coopération qui aurait pour autre mérite de participer au développement et à l'intégration de ces région, mais aussi de de créer d'autres passerelles économiques.
Entre les Etats-Unis et l'Europe, en matière de stratégie énergétique, il y a vraiment deux poids deux mesures.

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