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La France crée des emplois. Oui, mais...

Pourquoi la France fait-elle moins bien que ses voisins européens en matière de création d’emplois ? Le poids des charges n’explique pas tout. Gros plan sur le paradoxe français
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Illustration prétexte © Fotolia)

En France, on parle beaucoup du taux de chômage,  beaucoup moins des emplois créés.

Prenons 2014-2015 sur la base des chiffres d’Eurostat dans le secteur marchand (le privé) dans quatre pays : Espagne : 610.000 créations d’emplois ; Allemagne : 480.000 ; Italie : 288.000 ; France : 57.000.

Oui, la France créé de l’emploi... mais nous sommes loin derrière nos partenaires.

 

La faute aux charges et au contrat de travail ?

 

Les charges qui pèsent sur les entreprises n’expliquent pas tout. Les écarts de taux de croissance jouent un rôle important.

L’Espagne, qui a fait des réformes drastiques après la crise, a repris des couleurs (PIB entre +3 et +3,5% en 2015)  610.000 emplois créés. Moins bon en Allemagne (PIB +1,7% environ) mais 480.000 emplois. Encore moins bon en Italie avec +1% de croissance mais le pays vient de loin et l’emploi est reparti modestement mais surement : 288.000 créations sur 2014-2015

 

La France est loin derrière avec, pourtant, un taux de croissance dans la moyenne

 

Avec une croissance 2015 d’1,7% et une demande de consommation qui s’est bien tenue, comme en Allemagne et en Espagne, il y a vraiment un « french paradoxe », paradoxe français qui pénalise clairement la création d’emplois dans notre pays.

Il y a la sur-taxation du capital qui freine les investissements comme le montre la dernière étude publiée par l'institut de conjoncture COE-Rexecode proche des entreprises.

Nos coûts salariaux élevés, contrairement à l’Espagne par exemple. Nous fabriquons trop cher des produits de moyenne/bas de gamme : notre industrie – du moins ce qu'il en reste – est inadaptée. Enfin, les pays cités – Espagne et Italie en tête – ont réalisé une vraie réforme du contrat de travail, plus flexible, moins dissuasif pour les entreprises qui souhaitent embaucher.

Mais c’est vrai, l’Etat ne peut pas tout. Les industriels ont aussi leur part de responsabilité.

Le problème c’est que chacun se renvoie la balle. Pour combien de temps encore face à l’urgence de la situation de l’emploi ?

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