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La BCE met le couteau sur la gorge de la Grèce

Le plus dur commence maintenant sur le plan économique pour les Grecs. Illustration concrète avec une décision annoncée par la Banque centrale européenne mercredi soir.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Siège de la Banque centerale européenne © Maxppp)

La décision est intervenue quelques heures après une rencontre à Francfort entre le ministre grec de l'Économie Yanis Varoufakis et le président de la Banque centrale européenne Mario Dragui. Ce dernier n'a visiblement pas été convaincu.

Peu avant 23 heures, la BCE a annoncé qu'elle cessait de prêter à Athènes de l'argent aux conditions avantageuses proposées jusqu'à présent.

Concrètement : à compter du 11 février, la banque centrale n'acceptera plus les obligations grecques comme "collatéraux", c'est à dire des titres échangeables contre de l'argent sonnant et trébuchant. La BCE estime que ces obligations ne sont plus fiables vu le flou qui entoure les engagements des nouveaux responsables politiques hellènes pour redresser leurs finances.

 

Est-ce à dire que les robinets sont totalement fermés ?

 

Non. Les banques grecques vont bénéficier d'un canal particulier pour pouvoir continuer à se refinancer auprès de la BCE. Dispositif d'urgence mais limité dans le temps, un guichet exceptionnel ouvert pendant seulement 25 jours. Après cette date, la Grèce ne serait plus en mesure de rembourser sa dette et serait contrainte de sortir de la zone euro.

 

Mais cette décision ne revient-elle pas à mettre le couteau sur la gorge d'un pays qui est déjà sans dessus-dessous ?

 

En réalité, la Banque centrale  envoie un double message.

D'un côté elle met en garde le gouvernement Tsipras sur le danger des engagements pris auprès du peuple grec : promesse d'embauche de fonctionnaires, relèvement de certaines pensions, arrêt des privatisations, etc... Comment financer cela sans un nouveau dérapage des finances publiques ?

Message adressé également aux autres pays européens invités à se mettre d'accord rapidement sur la résolution de la crise. A cet égard, il est intéressant de noter que le coup de semonce de la BCE est intervenu à la veille de la rencontre entre Yanis Varoufakis et son homologue allemand aujourd'hui à Berlin. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, tenant de la ligne dure budgétaire... deux ministres à couteaux tirés !

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