L'Europe peut-elle relancer sa propre économie ?
L’Europe sera-t-elle l’ultime bouée de sauvetage de candidats en mal d’inspiration dans la dernière ligne droite de la campagne électorale ? La considérer comme telle serait lui faire injure. Et pourtant ! Depuis plusieurs jours, la voici invoquée à tout bout de champ... le Président-candidat Nicolas Sarkozy n’hésitant plus à suivre François Hollande sur ses terres pour réclamer, par exemple, un plus grand engagement de la Banque Centrale Européenne. L'Europe peut-elle ainsi relancer la machine sur un claquement de doigts ? Non, évidemment. La BCE à bon dos… elle qui a lâché 1000 milliards d’euros depuis décembre devrait en faire un peu plus pour aider à la reprise... l'argument est facile mais il n’en va pas de la volonté d’un seul pays – fut-il en campagne électorale... d’ailleurs, hier, Berlin a mis les points sur les "i".
L’Europe dispose-t-elle au moins de marges de manœuvre pour relancer sa propre économie ?*
Bien sûr mais ces marges sont conditionnées au bon sens. Aucune sortie de crise n’est possible sans relance mais relance ne veut pas dire systématiquement dépenses supplémentaires. Si la dépense publique dopait réellement la croissance économique, vues les dettes accumulées ces dernières années, vus les déficits enregistrés depuis le milieu des années 70, nous devrions avoir un confortable taux de croissance. Sérieusement, regardons d’un peu plus près ces marges de manœuvre : le budget de l’Europe fonctionne sur ce que l’on appelle des « paquets » de sept ans. Nous sommes actuellement dans le « paquet budgétaire » 2007/2013. Budget global sur ses sept années : 980 milliards d'euros. Sur le total : 390 milliards sont consacrés à la Politique Agricole Commune ; 300 milliards aux fonds structurels pour compenser les disparités régionales ; le reste étant partagé entre la recherche, l'aide au développement et les frais administratifs. Ne faut-il pas revoir l’attribution de ces budgets ? C’est la vraie question… elle est posée… mais il faut mettre d’accord 27 pays.
Ceci pour les moyens. Les outils ?... Quels sont-ils ?
Outre la BCE, il y a la BEI (Banque Européenne d’Investissement et sa filiale, le Fonds Européens d'Investissement, spécialisé dans l'aide aux PME)... sans conter les nombreuses autres structures. Les outils existent… restent les objectifs : où place-t-on l’argent de manière intelligente ? Dans l’innovation, le crédit d’impôt recherche, le marché du travail et la protection sociale... créer des eurobonds en drainant l’épargne des européens pour financer de grands travaux… les chantiers ne manquent pas... reste à trouver la volonté commune de dépenser mieux.
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