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L'épargne salariale pulvérise ses records

L’épargne salariale a le vent en poupe. Les sommes mises de côté par les salariés français ont encore augmenté en 2015. Cette épargne ne s’est jamais aussi bien portée
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Epargne salariale © Maxppp)

L’épargne salariale, c’est ce que versent certaines entreprises à leurs salariés sous forme de primes de participation aux bénéfices. On parle aussi de primes d’intéressement.

Ces sommes peuvent être investies sur des fonds communs de placement et utilisables, généralement, après 5 ans.

Selon l’Association Française de Gestion Financière, l’encours de l’épargne salariale – la totalité des sommes épargnées – a augmenté de 7% l’an dernier pour approcher 118 milliards d’euros. Dix millions de salariés sont concernés

Peut-on parler d’une épargne populaire ?

 Les bénéfices des entreprises réalisés l’an dernier ont bénéficié aux salariés qui ont opté pour ce produit d’épargne et pas uniquement aux patrons et aux actionnaires. On parle là de 300.000 entreprises. Donc il n’y a pas que les groupes du CAC 40, mais une foultitude de PME et ETI, les entreprises de taille intermédiaire.

C’est aussi la preuve que les salariés restent attachés à leur entreprise et lui font confiance au point d’y investir une épargne longue, la plus favorable à l’investissement. On peut invoquer également une épargne « intelligente » : les fonds ISR (Investissements Socialement Responsables) ; les fonds solidaires, etc… Mais attention de ne pas tout mélanger car les systèmes de capitalisation offerts aux salariés sont nombreux et n’ont pas le même effet.

 

Il n’y a pas qu’un intérêt financier

Il ne faut pas confondre participation aux résultats et actionnariat salarié. La participation aux résultats n’engage pas, ou peu, le salarié. Si l’entreprise est bénéficiaire, il en touche simplement les dividendes.

Mais l’actionnariat salarié, lui, permet d’accéder directement à la gestion stratégique de l’entreprise. Car qui dit actionnaire, dit décisionnaire. Le salarié à qui le patron propose de devenir actionnaire se voit confier, en plus d’un retour sur bénéfices, une participation au conseil d’administration, donc d’entrer dans le Saint des saints.

 

La gouvernance de l’entreprise y gagne

 Pour le salarié, l’implication plus forte dans la gestion change le sentiment d’appartenance à l’entreprise dont il a un accès direct à la décision. Pour le patron, c’est une pression permanente et visible.

Que ce soit de l’actionnariat salarié ou de l’épargne salariale, ces mécanismes sont certainement une solution à la crise actuelle du capitalisme. L’épargne longue est la plus favorable à l’investissement. D’où la volonté des fédérations professionnelles de la développer, dans la foulée de la Loi Macron d’août 2015.

 

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