Impôts et économies, bientôt le tour du secteur artistique
Ce week-end fut encore synonyme de gros sous. Le gouvernement continue de mijoter une de ses recettes dont il a le secret pour collecter de nouveaux deniers. Le Conseil Constitutionnel a retoqué l'imposition des 75% ? Qu'à cela ne tienne, Jérôme Cahuzac et Pierre MOSCOVICI promettent un autre système – mieux ficelé juridiquement – pour remplacer l'avorton, mais pas avant 2014. Un système quasi identique pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros et pour lequel les ambitions de Bercy sont encore floues, notamment en termes de durée. Quant au milieu artistique, il pourrait bien être la prochaine vache à lait.
Le secteur artistique en général – cinématographique en particulier –, mis à contribution... cela veut dire une réforme du système actuel
C'est ce qu'il faut voir derrière le battage médiatique de ces derniers jours entre le départ de Gérard Depardieu en Russie, la mise au point du patron du Centre National de la Cinématrographie, protecteur de l'institution qu'il dirige, et les justifications de l'acteur Dany Boon sur ses revenus dans le Journal Du Dimanche. Il ne s'agit pas d'un complot en communication ourdi par un Etat en manque d'argent et désireux de ratisser large... on est en train de préparer les esprits à une nécessaire réforme du financement de la création cinématographique et culturelle au sens large. Réforme très difficile pour un gouvernement de gauche.
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a commencé à envoyer quelques signaux... *
"Les gros salaires dans le cinéma se règlent par la fiscalité... il y aura de nouvelles régulations à trouver", déclare-t-elle. Le ton est donné, reste à entrer dans le vif du sujet. Avec ses 700 millions d'euros de budgets annuels pour financer le secteur audiovisuel et le cinéma français, le fonctionnement du CNC ne crée-t-il pas une économie de rente ?!! La question mérite d'être posée. Le système peut être réformé sans toucher à l'exception culturelle française. Mieux répartir les taxes, revoir le principe du financement automatique des œuvres, rémunérer plus efficacement la création dans un souci évident d'économie... le chantier est bel et bien lancé.
Sans parler du système des intermittents du spectacle...
Ce système qui date de 1936, revu à de nombreuses reprises, doit prendre fin cette année et va donc faire l'objet d'une renégociation que l'on imagine tendue. Là encore, pas de secret, le gouvernement y voit une nouvelle piste d'économies. D'autant que ce système d'assurance chômage présente un déficit cumulé d'1 milliard d'euros. C'est 1/3 du déficit de l'UNEDIC, pour 100.000 intermittents... bien plus qu'une goute d'eau en cette période de crise.
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