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Grèce : le pire n'est jamais certain

L’élection présidentielle en France a occulté un autre scrutin qui se déroulait dimanche en Europe : les législatives en Grèce. Le résultat de ces élections replace Athènes au cœur de l’actualité, et les vieux démons se réveillent.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Ces législatives se sont traduites par la poussée des deux partis les plus extrémistes (à gauche comme à droite avec l'émergence des néo-nazis)… des partis foncièrement anti-austérité. Ce matin, les négociations pour former un gouvernement de coalition sont bloquées. Cinq des sept formations du Parlement sont opposées à l’accord passé avec les créanciers du pays. Alors que l'on se dirige tout droit vers de nouvelles élections, les traditionnelles interrogations refont surface : la Grèce va-t-elle faire faillite ? Va-t-elle sortir de la zone Euro ? L’Union européenne va-t-elle devoir donner encore plus d’argent ? L’Allemagne acceptera-t-elle enfin les eurobonds (ces emprunts communs à tous les pays européens pour aider ceux en difficultés) ? Et bien ce matin : pas de réponse si ce n’est à la dernière question. La chancelière allemande Angel Merkel est catégorique : pour les eurobonds, c’est nein ! La solidarité a ses limites.

Vous voulez dire que ce nouvel épisode pourrait vraiment être la goutte d’eau qui fait déborder le vase ?

Pour l’économie du pays d’abord. La situation est tellement tendue que les touristes désertent de plus en plus la Grèce. La peur des agressions est flagrante chez les ressortissants des Etats qui impose la rigueur (les Allemands par exemple). Or, on sait que le tourisme est la première ressource économique du pays. Il y a deux écoles chez les observateurs : les partisans de la formule "le pire n'est jamais certain"... ils estiment qu’une solution peut encore être trouvée grâce à un ultime sursaut de lucidité de la part des politiques en Grèce. L'autre école regroupe les moins optimistes qui invoquent un cruel dilemme : si les partis hostiles à la réforme budgétaire prennent le pouvoir à Athènes, le plan de sauvetage tombe à l’eau et c'est la sortie de la zone euro. Peut-on alors laisser s’installer aux portes de l’Europe, en dehors de tout contrôle, un pays potentiellement totalitaire ? Ce scénario, personne ne voulait y croire… c’est pourtant le verdict des urnes… situation d'autant plus paradoxale que les grecs ne veulent pas abandonner la monnaie unique.

A quoi doivent s'attendre les pays qui ont prêté de l'argent à la Grèce ?

Pour ce qui est de la France, outre ce que les banques ont prêté, l'Etat a mis au pot près de 17 milliards d’euros (argent du contribuable). Si le défaut du pays est constaté, on ne reverrait évidemment pas l'argent. Un rapide calcul permet de dire que chaque français a prêté 700 euros à la Grèce… pour une famille de 3 enfants plus les deux parents, on arrive à 3500 euros par foyer.

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